Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 340e jour de l'invasion russe

Des secouristes s'activent dans les décombres d'un immeuble détruit par un missile russe à Kharkhiv le 30 janvier 2023.
Des secouristes s'activent dans les décombres d'un immeuble détruit par un missile russe à Kharkhiv le 30 janvier 2023. © YEVHENE TITOV / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP
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avec AFP , modifié à
Dimanche, des bombardements russes sur Kherson, sud de l'Ukraine, ont provoqué la mort d'au moins trois personnes et six blessés d'après le président Volodymyr Zelensky. De leur côté, les autorités russes ont indiqué que quatre personnes avaient été tuées par une frappe ukrainienne sur un pont de chemin de fer.
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Des bombardements russes sur Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont fait dimanche au moins trois morts et six blessés, a dénoncé le président Volodymyr Zelensky, tandis qu'une frappe russe le même jour à Kharkiv a tué une personne, selon le gouverneur de la région. "L'armée russe a bombardé brutalement Kherson toute la journée... Un hôpital, un bureau de poste, une gare routière ont été endommagés. Deux infirmières ont été blessées à l'hôpital. Au total, on signale six blessés et trois morts", a déclaré le président ukrainien dans son message vidéo quotidien, diffusé dans la soirée.

L'administration régionale avait fait état un peu plus tôt de trois morts et six blessés dont une infirmière. À Kharkiv, dans l'est du pays, le gouverneur de l'administration militaire de la région a rapporté qu'une frappe russe a touché dimanche "un immeuble résidentiel de quatre étages".

"Trois victimes ont reçu des blessures légères. Malheureusement, une femme âgée est morte. (...) Le bâtiment a été partiellement détruit. Les habitants ont été évacués. Tous les services d'urgence poursuivent leur travail sur les lieux", a décrit Oleg Synegoubov sur Telegram dans la nuit de dimanche à lundi.

Joe Biden assure que les Etats-Unis ne donneront pas d'avions de combat F-16 à l'Ukraine

Joe Biden a opposé lundi un refus catégorique à l'idée d'envoyer à l'Ukraine des avions de combat américains de type F-16. "Non", a dit le président américain lorsqu'un journaliste l'a interrogé à la Maison Blanche sur la possibilité de fournir les appareils que réclament les dirigeants ukrainiens. Les Occidentaux viennent de franchir un palier dans l'aide militaire apportée à l'Ukraine, après que l'Allemagne et les Etats-Unis ont annoncé l'envoi de chars. Le président Volodymyr Zelensky réclame une assistance encore plus poussée, passant par la livraison de missiles à longue portée et d'avions de combat.

Berlin a déjà rejeté catégoriquement cette idée, tandis que le président français Emmanuel Macron a estimé prudemment que "par définition, rien (n'était) exclu", tout en assurant que les Ukrainiens ne lui avaient pas fait à ce jour de demande en ce sens. Alors qu'approche le 24 février, qui marquera un an depuis l'invasion de l'Ukraine, Joe Biden n'a pas voulu dire s'il se rendrait en Europe à cette occasion. Mais il a assuré qu'il irait, sans préciser de date, en Pologne, un pays qui joue un rôle clé dans la réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. "Je vais aller en Pologne, mais je ne sais pas quand", a-t-il dit aux journalistes, en regagnant Washington après un court déplacement dans la ville de Baltimore (Maryland, est).

Quatre personnes tuées par une frappe ukrainienne à Zapororijjia selon les autorités russes

Dans une zone sous contrôle russe de la région voisine de Zapororijjia, dans le sud du pays, les autorités installées par Moscou ont indiqué de leur côté que quatre personnes avaient été tuées par une frappe ukrainienne sur un pont de chemin de fer. Le front dans le sud de l'Ukraine, où l'armée russe a dû abandonner Kherson en novembre, a été dernièrement beaucoup plus calme que celui de l'est de pays où se déroulent des combats acharnés, mais les bombardements de part et d'autre n'ont jamais cessé et les combats ont repris cette semaine dans la région de Zaporijjia.

Le chef de l'administration prorusse installée par Moscou à Zaporijjia, Evgueni Balitski, a de son côté accusé l'Ukraine d'avoir commis "une frappe avec des lanceurs de roquettes multiples Himars contre un pont de chemin de fer enjambant la rivière Molotchnaïa".

"Quatre membres d'une brigade de cheminots ont été tués, cinq ont été blessés et sont pris en charge médicalement", a-t-il ajouté. Le pont se trouve dans le villa de Svetlodinskoïe, au nord de la ville de Melitopol contrôlée par les forces russes. Selon la même source, des travaux étaient en cours sur cette infrastructure.

Kiev dément que l'armée russe avance à Vougledar

L'Ukraine a démenti lundi que les troupes russes progressaient, comme l'affirme Moscou, près de la ville de Vougledar, nouveau point chaud du front dans l'Est de l'Ukraine où les combats s'intensifient ces derniers temps. "Nos unités continuent d'avancer (...) Des unités se sont établies dans l'Est de Vougledar et le travail se poursuit dans les environs", avait affirmé dans la matinée le chef de l'occupation russe dans la région de Donetsk, Denis Pouchiline, cité par les agences russes. Un porte-parole de l'armée ukrainienne en charge de cette zone, Ievguen Ierine, a, lui, assuré auprès de l'AFP que les attaques russes dans la zone avaient échoué. Selon lui, les forces ukrainiennes ont pu repousser les Russes à l'aide d'"armes à feu et de l'artillerie". 

"L'ennemi n'a pas enregistré de succès et s'est replié. Nous n'avons pas perdu nos positions", a soutenu M. Ierine. Pour sa part, M. Pouchiline a affirmé que l'armée ukrainienne s'était retranchée dans un secteur qui compte "un grand nombre de sites industriels et de bâtiments en hauteur", ce qui facilite les opérations défensives. "Nous partons du principe que l'ennemi va résister", a-t-il poursuivi. De son côté, le ministère russe de la Défense est resté vague, affirmant que ses troupes "ont pris des positions plus avantageuses" aux abords de Vougledar en infligeant des pertes aux forces ukrainiennes.

Vougledar, ville minière qui comptait 15.000 habitants avant l'offensive russe, est située 150 kilomètres au sud de Bakhmout, autre point chaud du front oriental que l'armée russe cherche à prendre depuis plus de six mois au prix de lourdes pertes. Denis Pouchiline a précisé lundi que "des combats acharnés" étaient en cours près de Bakhmout et qu'il était "trop tôt" pour évoquer un encerclement de la ville par les troupes russes. "Des combats sont en cours, nous tenons les lignes de défense en leurs infligeant de pertes", a de son côté commenté à l'AFP un autre porte-parole militaire ukrainien, Serguiï Tcherevaty.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé dimanche que Bakhmout, Vougledar et d'autres zones de la région de Donetsk subissaient "des attaques russes constantes". Le Kremlin a juré de conquérir l'ensemble de la région de Donetsk après avoir revendiqué en septembre son annexion avec trois autres régions ukrainiennes: Lougansk dans l'Est, Kherson et Zaporijjia dans le Sud.