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Frères musulmans : quels sont les pays qui ont interdit l'organisation ?

Alexandre Dalifard . 2 min
Frères musulmans : quels sont les pays qui ont interdit l'organisation ?
Frères musulmans : quels sont les pays qui ont interdit l'organisation ? AFP / © Khalil MAZRAAWI

Mercredi, les ministres se sont penchés sur le rapport inquiétant sur l'entrisme des Frères musulmans en France lors du Conseil de défense. Face à cela, plusieurs politiciens ont réagi, demandant notamment l'interdiction de l'organisation. Mais concrètement, quels pays dans le monde ont déjà pris cette mesure ?

Quelles mesures doit prendre la France face aux Frères musulmans ? Mercredi, un rapport inquiétant de 73 pages sur cette organisation a été présenté en Conseil de défense. Une réunion consacrée à l'entrisme islamiste en France durant laquelle Emmanuel Macron a sèchement recadré ses ministres, Bruno Retailleau en tête, jugeant que les propositions faites n'étaient pas à la hauteur de la "gravité des faits". Mais alors, quelle posture avoir face à cela ? 

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Cette note confidentielle sur la stratégie d’entrisme des Frères musulmans en France ne laisse pas indifférent les politiques françaises, notamment la droite. Indigné par ce rapport, Jordan Bardella n’a pas mâché ses mots. "Je souhaite que les Frères musulmans soient interdits, dissous, considérés comme une organisation terroriste et que l'ensemble de ses relais soient combattus sur le plan administratif", a réclamé le président du Rassemblement national. Mais concrètement, des pays ont-ils déjà interdit l’organisation ? 

La Jordanie, dernier pays à prendre la mesure

Chronologiquement, un pays vient récemment d’interdire toutes les activités des Frères musulmans sur son territoire : la Jordanie. Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres de l’organisation, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

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Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs. 

La Russie, pionnière 

Mais le premier pays à avoir pris les devants concernant les Frères musulmans est la Russie. En 2003, Moscou a rangé cette société parmi les groupes terroristes. En revanche, peu de pays ont suivi cette initiative. Pour cela, il aura fallu attendre 10 ans. En 2013, la Syrie de Bachar al-Assad, pays allié de la Russie, a décidé de prendre les mêmes mesures, en réponse à la guerre civile et les violences qui ont ravagé le pays. 

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La même année, l’Égypte a décidé de suivre le mouvement. Alors que la société des Frères musulmans a été fondée dans ce pays en 1928, cette organisation a été interdite quelques mois après le renversement de Mohamed Morsi, élu président en 2012. Ce dernier avait accédé au pouvoir après la révolution de 2011 et représentait les Frères musulmans sous bannière du Parti de la Liberté et de la Justice. 

Mais quelques mois après le coup d’État militaire de juillet 2013, la société a été pourchassée et des milliers de Frères musulmans ont été mis en prison. Un mouvement suivi par l’Arabie saoudite, qui a pourtant financé l’organisation pendant plus d’un demi-siècle, en qualifiant la société d’organisation terroriste la même année. Après cela, ce sont le Bahreïn et les Émirats arabes unis qui ont interdit l’organisation. 

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L'Autriche, seul pays européen

Mais qu’en est-il en Europe ? Si la France venait à interdire les Frères musulmans, elle serait le second pays européen à prendre l’initiative. Après l’attentat islamiste de Vienne, faisant quatre morts et 23 blessés en juillet 2021, l’Autriche avait franchi le pas en inscrivant les Frères musulmans sur une liste noire liée à “la criminalité à motivation religieuse”. 

Mais le pays est allé encore plus loin en interdisant la propagation des idées des Frères musulmans. Une infraction passible de 4.000 euros d’amende et d’un mois de prison en Autriche. Alors, la France prendra-t-elle le même chemin après la polémique du rapport de 73 pages ?