"Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes", a déclaré Leonid Vassioukevitch. (Illustration) 1:39
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avec AFP , modifié à
Pour la première fois depuis le début de la guerre, des élus communistes de la région de Primorié ont appelé vendredi à cesser l'offensive en Ukraine. Issus d'une formation soutenant l'assaut lancé par la Russie, les deux élus en question ont été privés de droit de vote pour la journée et s'exposent à des sanctions supplémentaires.

Des élus communistes de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe, ont demandé vendredi, lors d'une réunion de l'Assemblée locale, l'arrêt de l'offensive en Ukraine, avant de se voir privés de droit de vote. C'est la première fois qu'une telle initiative est lancée par des élus du parti communiste, formation qui soutient l'assaut lancé sur l'ordre du président Vladimir Poutine le 24 février. Lors de cette réunion, le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s'est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d'autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire.

"Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes" 

"Il y a quelques jours, lors d'une réunion de l'Assemblée législative du kraï de Primorie, a été adoptée une série de mesures de soutien des familles de soldats morts pendant l'opération militaire", a déclaré Leonid Vassioukevitch, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l'assemblée.

"Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l'opération de guerre, il y aura de plus en plus d'orphelins. Au cours de l'opération militaire, des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays", a-t-il poursuivi. "Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes", a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.

Accusés de "discréditer l'armée russe"

Le gouverneur de la région, Oleg Kojemiako, a ensuite demandé à priver de parole Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste, Guennadi Choulga, qui l'avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de "discréditer l'armée russe (...) qui se bat contre le nazisme", selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant.

Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l'Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et cinq contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des "mesures de représailles les plus fermes". Les autorités russes ont vivement renforcé leurs pressions et leur arsenal juridique, qui permet désormais de punir de lourdes amendes ou de peines de prison toute personne reconnue coupable d'avoir "discrédité" l'armée ou publié de "fausses informations" à son sujet.