Chacune des bandes mesure 70 mètres de long sur 5 mètres de large. 1:20
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Virginie Salmen, édité par Laetitia Drevet
Le glacier de Presena, en Italie, a perdu plus d'un tiers de son volume depuis 1993. Pour ralentir sa fonte, de larges bandes de toile sont installées sur ses flancs chaque été : en réfléchissant la lumière, le textile empêche la glace de trop chauffer en-dessous. 

Dans le nord alpin de l'Italie, l'été approche et il faut protéger la glace alpine de la chaleur qui vient. Le glacier de Presena, à cheval entre le Trentin Haut-Adige et la Lombardie, a perdu plus du tiers de son volume depuis 1993. Alors depuis 10 ans, une douzaine d'hommes installe chaque année plusieurs milliers de mètres carrés de toile d'une matière technique, qui réfléchit la lumière et empêche la glace de trop chauffer en-dessous. 

100.000 mètres carrés de toile installés cette année

"Il y a 10 degrés de différence entre la température de l’air et la température sous le textile", affirme Sonia Menicci, de l'entreprise Carosello-Tonale, qui passe plus d'un mois au sommet du glacier pour installer le tissu. 

Chaque année, la surface à couvrir augmente. L'équipe installe en ce moment près de 100.000 mètres carrés de toile. Chacune de ces bandes mesure 70 mètres de long sur 5 mètres de large. Il faut près de six semaines pour les installer à la fin du printemps, et autant à l'automne pour les enlever. 

"Une opération discutable si on l'étend à de très grandes surfaces"

"Le fait de couvrir le glacier par un textile, c’est quelque chose qui a fait ses preuves en termes d’efficacité. Cela permet de réduire fortement la fonte, de 50% à 70%. Pour autant, il y a des coûts de transport, de mise en œuvre, qui rendent cette opération délicate et discutable si l'on veut l’étendre à de très grandes surfaces", explique Samuel Morin, chercheur Météo-France CNRS et auteur du Giec. 

Une telle opération a déjà été menée en France, mais de manière très ponctuelle. Par exemple dans la vallée de Chamonix, pour éviter que des crevasses ne s’ouvrent trop vite et ne condamnent l’accès pour les skieurs ou les alpinistes.