Les Iraniens et Iraniennes ont fêté Norouz lundi soir, le Nouvel An perse, la fête la plus importante de l'année dans le pays. 1:19
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Guillaume Dominguez, édité par Laura Laplaud
Les Iraniens et Iraniennes ont fêté Norouz lundi soir, le Nouvel An perse, la fête la plus importante de l'année dans le pays. Des célébrations gâchées par la répression du régime, les morts, les milliers de prisonniers et la colère qui gronde toujours plus dans le pays.

Lundi soir, à 22h14 heure de Paris, les Iraniens ont fêté Norouz, le Nouvel-An du calendrier Persan. Une tradition vieille de plus de 2000 ans qui marque le renouveau et l'entrée dans le printemps. Un événement qui intervient sur fond de mouvement révolutionnaire dans le pays puisqu'une vague de protestations secoue l'Iran depuis l'arrestation par la police des mœurs puis le décès en détention, le 16 septembre 2023, de Mahsa Amini, une jeune femme iranienne de 22 ans.

Les manifestants réfutent la version officielle qui affirme qu'elle serait décédée à cause d'une "hypoxie cérébrale". Le régime a arrêté des milliers de partisans et partisanes du mouvement. Près de six mois après le début de la contestation contre le régime, comment la révolte des Iraniens et Iraniennes évolue-t-elle ?

En Iran, une ambiance de terreur permanente

À première vue, on pourrait penser que la révolution se meurt petit à petit. Les manifestations, emblématiques, organisées chaque vendredi ont progressivement cessé face à une répression du régime particulièrement violente. "Il y a eu beaucoup de violence sur les manifestants qui ont été arrêtés. Il y a eu beaucoup d'exécutions dans les prisons et cela a créé une ambiance de terreur, ce qui a étouffé les manifestations pour l'instant..." explique Mahnaz Shirali, Sociologue spécialiste de l'Iran

L'ombre de la répression encore trop grande

Les affrontements ont laissé place aux manifestations culturelles, notamment sur les réseaux sociaux. Une révolte plus symbolique, mais beaucoup plus problématique puisqu'elle s'oppose aux idées du régime, selon Farhad Kosrokhavar Directeur d'étude en sciences sociales. "Son idéologie, c'est le martyr, c'est le fait de se sacrifier au régime au nom de l'islam. Et là, il y a une contradiction majeure avec la joie de vivre des jeunes qui l'expriment sans aucune référence à la religion."

"Le Nouvel An iranien n’y changera rien", poursuit-il. L’ombre de la répression est encore trop grande. Pour le chercheur, seule la sortie de l'ayatollah Khamenei de la scène politique pourrait entraîner un profond changement dans le pays.