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Guillaume Dominguez
Depuis 42 jours, les Iraniennes descendent dans la rue au péril de leur vie pour dénoncer la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée et emprisonnée pour un port du voile non conforme. Les religieux tentent par tous les moyens de faire taire la contestation. La moindre prise de parole, le moindre contact avec l'étranger peut entraîner une lourde peine de prison.

L'Iran peut-il basculer dans la révolution ? Cela fait plus d’un mois que les manifestations iraniennes se poursuivent, plus d’un mois que Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans, a été arrêtée par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile. Ce soulèvement a reçu le renfort des hommes, souvent des étudiants, pour réclamer davantage de liberté. De quoi faire vaciller le pouvoir qui tremble sur sa base mais reste soutenu par l'armée. Dans ces conditions, les religieux répriment brutalement la moindre prise de parole, la moindre interview avec un média étranger.

Le simple envoi d'un sms vers l'étranger peut entraîner une peine de prison

Le simple envoi d'un message vers l'étranger évoquant le mouvement de protestation ou le partage sur les réseaux sociaux de vidéo de manifestation, peut valoir à un habitant d'être accusé de rébellion ou de trahison aux yeux de la loi iranienne comme l'explique la sociologue Mahnaz Shirali. "Aujourd'hui, on sait que le régime est devenu encore plus féroce. Et quand il arrête les jeunes qui arrivent à dépasser la censure et à poster à l'extérieur du pays, ils encourent de longues années de prison avec de la torture à l'intérieur de prison", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.

 

L'Iran aurait recours à des techniques d'espionnage

Ces sanctions, inscrites dans le code pénal islamique iranien, peuvent aller jusqu'à la peine de mort. Pour traquer ces tentatives de communications vers l'étranger, le pouvoir en place aurait recours à des techniques d'espionnage, selon le sociologue Fharad KhosroKavar : "Il dispose de logiciels d'origine chinoise et russe qui identifient les mots. Il suffit que vous disiez un mot, noté dans leur lexique, pour que l'enregistrement se déclenche."

Une politique de la censure utilisée par les gouvernements iraniens depuis l'arrivée d'Internet dans le pays il y a une quinzaine d'années.