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Réunion des alliés de l'Ukraine : «Nous voulons une paix robuste et durable», déclare Emmanuel Macron

Europe 1 - Mis à jour le . 7 min

Après une rencontre en Donald Trump et Vladimir Poutine très suivie vendredi en Alaska, les dirigeants français, allemand, britannique et la présidente de la Commission européenne relancent la "coalition des volontaires" pour soutenir l'Ukraine. Une réunion en visioconférence, à la veille de la venue de Volodymyr Zelensky à Washington. Suivez notre direct.

Se dirige-t-on vers un accord de paix en Ukraine ? Après trois ans de guerre, l'étau se resserre. Vendredi, Donald Trump et Vladimir Poutine ont échangé durant trois heures pour tenter de trouver un compromis. Une discussion qui n'a abouti à aucun cessez-le-feu ni réelle avancée, malgré un dialogue "constructif" et "productif" selon les participants.

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Pour soutenir leur allié ukrainien, Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Ursula von der Leyen relancent la "coalition des volontaires" en amont de la visite de Volodymyr Zelensky à Washington lundi. Objectif : se concerter sur le plan de paix voulu par le président américain, sans forcément passer par un cessez-le-feu.

Les principales informations à retenir :

  • La "coalition des volontaires" - qui regroupe la plupart des grands pays européens, l'UE, l'Otan, et des pays non-européens comme le Canada - se réunit ce dimanche en visioconférence pour soutenir l'Ukraine
  • Invité par Donald Trump après le sommet en Alaska, Volodymyr Zelensky se rendra à Washington lundi, en compagnie de plusieurs dirigeants européens
  • Pour créer un accord de paix, Vladimir Poutine souhaite prendre le contrôle total de deux régions de l'est ukrainien, ce que refuse Kiev pour le moment
  • "Nous voulons une paix durable, robuste et qui ne saurait être une capitulation", affirme Emmanuel Macron 
  • "Le Président Trump veut la paix, je pense que le Président Poutine veut la capitulation de l'Ukraine", déclare le chef de l'État

"Poutine ne veut pas arrêter les tueries, mais il doit le faire", affirme Zelensky

Après la réunion avec la "coalition des pays volontaires", Volodymyr Zelensky estime qu'il est "crucial que l'Europe reste aussi unie qu'elle l'était en 2022". Dans une publication sur X, le président ukrainien affirme que cette "unité forte est essentielle pour parvenir à une véritable paix". 

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Volodymyr Zelensky demande "la fin des massacres" : "Poutine a de nombreuses demandes, mais nous ne les connaissons pas toutes. S'il y en a vraiment autant, il faudra du temps pour toutes les examiner. C'est impossible de le faire sous la pression des armes".

"Il est nécessaire d'avoir un cessez-le-feu et de travailler rapidement à un accord de paix. Nous en discuterons à Washington. Poutine ne veut pas arrêter les tueries, mais il doit le faire. Nous avons besoin de véritables négociations. Elles peuvent commencer là où se trouve la ligne de front actuellement", écrit le président ukrainien. 

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"Je ne pense pas que le Président Poutine veut la paix", déclare Emmanuel Macron

Emmanuel Macron estime que "si nous sommes faibles avec la Russie aujourd'hui, nous préparons les conflits de demain". Il dénonce également un pouvoir russe "impérialiste, révisionniste" qui "n'a jamais respecté ses promesses de paix et de non-agression" depuis 2008. 

Le chef de l'État a déclaré que selon lui "le Président Poutine ne veut pas la paix" : "Est-ce que je pense que le Président Trump veut la paix ? Oui. Je ne pense pas que le Président Poutine veut la paix, je pense qu'il veut la capitulation de l'Ukraine. C'est ce qu'il a proposé". 

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"Nous voulons une paix robuste", affirme Macron

Après deux heures d'échanges avec la "coalition des pays volontaires", Emmanuel Macron a fait un compte-rendu de cette réunion. Le chef de l'État explique que cette réunion avait pour but de "préparer la réunion" de ce lundi avec Donald Trump à Washington. 

La première chose qu'a rappelée Emmanuel Macron est : "Nous voulons la paix" et qu'il n'y a "qu'un seul agresseur : la Russie". "Il ne peut pas y avoir de discussion territoriale sans les autorités ukrainiennes", affirme le président de la République.

"Notre volonté est de montrer un front uni entre Européens et Ukrainiens", précise le chef de l'État. "Nous voulons une paix robuste, une paix qui en aucun cas ne saurait être une capitulation et qui en aucun cas ne peut se faire au dépend de la sécurité des Européens", a-t-il ajouté. 

La Russie a fait des "concessions" concernant cinq régions en Ukraine 

Steve Witkoff, l'émissaire spécial de Donald Trump, a déclaré sur la chaîne américaine CNN que la Russie avait fait des "concessions" territoriales concernant cinq régions en Ukraine lors du sommet en Alaska entre le président américain et son homologue Vladimir Poutine ce vendredi. 

"Les Russes ont fait certaines concessions à la table (des négociations en Alaska vendredi, NDLR) concernant l'ensemble des cinq régions (de l'est de l'Ukraine). Il y a une importante discussion sur Donetsk et ce qui se passera là-bas", a déclaré Steve Witkoff. 

Toujours sur CNN, l'émissaire spécial s'est dit "optimiste" quant à la rencontre entre Volodymyr Zelensky et le locataire de la Maison Blanche, ce lundi à Washington. Le président ukrainien sera d'ailleurs accompagné de plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron. 

La réunion en visioconférence de la "coalition des volontaires" a débuté

La "coalition des volontaires" qui rassemble les soutiens de Kiev, dont Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz, s'est réunie en visioconférence dimanche à 15H00, selon des images depuis la résidence d'été du président français au fort de Brégançon.

La réunion vise à préparer la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky prévue lundi à Washington, a déclaré en préambule Emmanuel Macron, qui doit également y participer ainsi que les principaux leaders européens. En introduisant les discussions, le président français a de nouveau appelé à "maintenir la pression" sur le président russe Vladimir Poutine.

"Il est impossible de donner des territoires", affirme Volodymyr Zelensky

Lors d'une prise de parole avant la visioconférence de la "coalition des volontaires", Volodymyr Zelensky, accompagné par Ursula von der Leyen, a déclaré qu'il était "impossible de donner des territoires à la Russie". La présidente de la Commission européenne est également allée dans ce sens en déclarant que l'Ukraine doit pouvoir conserver son intégrité territoriale.

Le président ukrainien a affirmé qu'il "faut un cessez-le-feu" avant un accord de paix avec la Russie. Volodymyr Zelensky a dit qu'il ne voyait "aucun signe" indiquant que Moscou est prêt à un sommet trilatéral avec Washington. Ursula von der Leyen espère que ce sommet puisse avoir lieu "aussi rapidement que possible". 

Cette dernière a d'ailleurs salué la proposition de Donald Trump d'offrir des garanties de sécurité à l'Ukraine, inspirées de l'OTAN : "Nous saluons la volonté du président Trump de fournir des garanties de sécurité à l'Ukraine, similaires à l'article 5". 

Une réunion en visioconférence prévue à 15 heures

Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz veulent peser à distance sur les négociations de paix entre la Russie et l'Ukraine. La "coalition des volontaires" compte définir une position commune afin de délivrer un message fort avant la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump.

Ils se donnent rendez-vous en visioconférence ce dimanche. Objectif : afficher un soutien très robuste à l'égard de l'Ukraine et détailler ce que doivent être les contours d'un accord de paix, rapporte une source diplomatique qui constate que le président américain est très pressé d'obtenir un deal dans ce dossier.

Cette coalition regroupe la plupart des grands pays européens, l'UE, l'Otan, et des pays non-européens comme le Canada. Les participants devraient aborder, selon des diplomates, la question des garanties de sécurité qui seraient accordées à Kiev dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

Plusieurs dirigeants européens se rendront à Washington lundi avec Volodymyr Zelensky

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé qu'elle se rendrait avec plusieurs dirigeants européens à la Maison-Blanche lundi aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"À la demande du président Zelensky, je participerai demain à la réunion avec le président Trump et d'autres dirigeants européens à la Maison-Blanche", a-t-elle déclaré sur le réseau social X. Dans la foulée, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le président finlandais Alexander Stubb, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont également confirmé leur présence à Washington lundi.

"Donald Trump a été guidé par la voix de Vladimir Poutine"

Donald Trump, qui se voulait en position de force, n'a pas tenu ses objectifs face à Vladimir Poutine ce vendredi en Alaska. "Donald Trump est désormais enferré dans un processus qu'il ne maîtrise plus. Il a été guidé par la voix de Poutine", estime ce dimanche Jean-Éric Braana, spécialiste des États-Unis au micro d'Europe 1.

Après une rencontre catastrophique avec le président ukrainien à Washington le 28 février dernier, le président américain pourrait "avoir la volonté de s'en prendre à Volodymyr Zelensky, en estimant que - encore une fois - celui-ci ne fait aucun effort parce que ce qui compte c'est une paix globale", avance même le spécialiste.

La question de la présence russe à l'est de l'Ukraine en question

À l'issue du sommet en Alaska, le président américain a soutenu une proposition de la Russie, qui veut renforcer sa présence dans l'est de l'Ukraine. Le président russe "demande dans les faits que l'Ukraine quitte le Donbass" et cède donc totalement ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk dans l'est de l'Ukraine. Il propose par ailleurs un gel du front dans les régions de Kherson et Zaporijjia, dans le sud du pays.

Quelques mois après avoir lancé son invasion de l'Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l'annexion de ces quatre régions ukrainiennes, même si ses troupes n'en contrôlent toujours aucune en totalité.

Volodymyr Zelensky, qui a jusqu'ici rejeté toute concession territoriale, disant avoir les mains liées par la constitution ukrainienne, sera reçu lundi après-midi par Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche. Se disant "reconnaissant de l'invitation", le président ukrainien a toutefois prévenu samedi soir que le refus d'un cessez-le-feu par Moscou "compliquait la situation".