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Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky dénonce les «manipulations» de Vladimir Poutine

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 7 min

Le président russe Vladimir Poutine a dit jeudi que son pays était "pour" la trêve en Ukraine proposée par Washington, tout en prévenant qu'il restait des "questions importantes". "Nous sommes pour mais il y a des nuances", a-t-il dit. Donald Trump juge lui qu'un rejet russe de cette proposition serait "très décevant".

La Russie est "pour" la trêve en Ukraine proposée par Washington, a affirmé Vladimir Poutine ce jeudi, tout en prévenant qu'il restait des "questions importantes" à régler concernant sa mise en œuvre et qu'il faudrait "peut-être" en discuter avec Donald Trump. "Nous sommes pour mais il y a des nuances", a dit le président russe au cours d'une conférence de presse au Kremlin.

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Les Etats-Unis ont proposé une trêve de 30 jours en Ukraine, déjà acceptée par Kiev et que l'émissaire américain Steve Witkoff présente jeudi à la partie russe à Moscou.

Les informations à retenir :

  • La Russie soutient l'accord de trêve malgré "des nuances", dit Poutine
  • La Russie a annoncé qu'elle considérera comme un «conflit armé direct» le déploiement de soldats de la paix européens en Ukraine
  • La Russie a subi une nouvelle attaque de drones ukrainiens dans la nuit de mercredi à jeudi.
  • Vladimir Poutine a ordonné à son armée de "complètement libérer" la région frontalière de Koursk des forces ukrainiennes.

Un rejet russe de la proposition sur l'Ukraine serait "très décevant" juge Trump

Donald Trump a estimé jeudi que ce serait "très décevant" si la Russie rejetait le plan de trêve de 30 jours en Ukraine proposé par les Etats-Unis "Ce serait un moment très décevant pour le monde", a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche, ajoutant que la déclaration de Vladimir Poutine - qui a dit que son pays était "pour" la trêve mais évoqué des "questions importantes à régler" - était "très prometteuse" mais n'était "pas complète".

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Poutine dit que les "prochaines étapes" vers une trêve dépendront de l'avancée russe dans la région de Koursk

Vladimir Poutine a dit jeudi que les "prochaines étapes" vers une trêve et la paix en Ukraine dépendraient du succès de son armée dans la région russe de Koursk qui y avance actuellement rapidement pour en chasser les troupes ukrainiennes. "En fonction de l'évolution de la situation sur le terrain, nous nous mettrons d'accord sur les prochaines étapes pour mettre fin au conflit et parvenir à un accord acceptable pour tous", a affirmé Vladimir Poutine au cours d'une conférence de presse au Kremlin.

En parallèle, les autorités ukrainiennes ont ordonné jeudi l'évacuation de huit localités situées près de la région russe de Koursk, où les forces de Moscou ont réalisé d'importantes avancées ces derniers jours, repoussant les troupes ukrainiennes vers la frontière. "En raison de l'aggravation de la situation opérationnelle dans la région et des bombardements constants, il a été décidé aujourd'hui (...) de procéder à l'évacuation obligatoire de la population de huit localités" de la région ukrainienne de Soumy, a indiqué sur Facebook son administration militaire.

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Poutine soutient l'accord de trêve, malgré "des nuances"

Le président russe Vladimir Poutine a estimé jeudi que toute trêve en Ukraine devait mener à une paix "durable" et non à une simple pause dans les hostilités, avec un processus de règlement du conflit qui s'attaque aux "causes profondes". "Nous sommes d'accord avec les propositions visant à mettre fin aux hostilités, mais nous partons du principe que cette trêve doit conduire à une paix durable et s'attaquer aux causes profondes de cette crise", a déclaré Vladimir Poutine selon des propos retransmis à la télévision.

L'envoyé de Trump, Steve Witkoff, est arrivé à Moscou pour parler de l'Ukraine

Steve Witkoff, l'émissaire spécial de Donald Trump, est arrivé jeudi à Moscou pour présenter aux Russes le plan américain d'une trêve de 30 jours en Ukraine, a affirmé à l'AFP une source proche du dossier.

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"Il est à Moscou", a déclaré cette source à l'AFP. Des agences russes avaient affirmé que son avion s'était posé, mais aucune source officielle n'avait jusqu'à présent confirmé l'arrivée de la délégation américaine sur le sol russe.

La proposition de trêve ne prend en compte que la position de Kiev, dit un conseiller de Poutine

La trêve de 30 jours dans le conflit en Ukraine, proposée par Washington, ne prend en compte que la position de Kiev et doit être révisée pour inclure les intérêts russes, a critiqué jeudi le conseiller diplomatique du président Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov.

"Il me semble que le document est hâtif", a-t-il dit, selon l'agence Tass. "Il faudra travailler, réfléchir et prendre en compte aussi notre position. Seule l'approche ukrainienne est décrite", a-t-il ajouté.

Un cessez-le-feu temporaire donnerait "un répit" à l'Ukraine, affirme le Kremlin

Un cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine, proposé par le président américain Donald Trump, donnerait "un répit" à l'armée ukrainienne, en difficulté sur le front, a dénoncé jeudi le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine.

"Ce n'est rien d'autre qu'un répit temporaire pour les militaires ukrainiens, rien de plus", a déclaré Iouri Ouchakov dans un entretien à la télévision russe, ajoutant que le président russe s'exprimerait "probablement" jeudi sur le sujet. Il a affirmé avoir exposé la position russe lors d'un appel mercredi au conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, signifiant que tout règlement du conflit devrait "tenir compte des intérêts" et des "préoccupations" de Moscou.

La Russie dit avoir repris la ville de Soudja, dans sa région de Koursk

La Russie a revendiqué jeudi la reprise de la ville de Soudja, principale conquête ukrainienne dans la région de Koursk, ce qui marquerait un revers de taille pour l'offensive des troupes de Kiev.

Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que ses troupes avaient repris Soudja et deux villages situés à proximité, Melovoï et Podol. Kiev avait lancé une offensive dans la région en août 2024, et espère utiliser ce territoire comme monnaie d'échange lors de potentielles négociations de paix, mais ses troupes ont été contraintes à un recul rapide ces derniers jours.

Des négociateurs américains en route "dès maintenant" pour la Russie

Tandis que Vladimir Poutine ordonnait mercredi à son armée de "complètement libérer" la région frontalière de Koursk des forces ukrainiennes, le Kremlin n'a pas fait connaître sa position sur le projet de trêve, déclarant attendre des États-Unis "une information complète" à ce sujet. "Je m'attends à ce que toutes les missions de combat auxquelles nos unités sont confrontées soient accomplies et que le territoire de la région de Koursk soit bientôt complètement libéré de l'ennemi", a de son côté lancé Vladimir Poutine, en uniforme militaire, au chef d'état-major de l'armée russe Valéri Guérassimov.

Le président américain a également annoncé mercredi que des négociateurs américains se rendaient "dès maintenant" en Russie sans donner davantage de précisions sur leur agenda.

77 drones ukrainiens abattus au-dessus de la Russie

Le ministère russe de la Défense a affirmé jeudi avoir abattu dans la nuit 77 drones ukrainiens au-dessus de différentes régions russes, deux jours après la plus importante attaque de ce type ayant visé la Russie depuis le début du conflit. De son côté, le chef de l'administration militaire de Kherson, Roman Mrochko, a indiqué jeudi qu'une personne avait été tuée lors d'un bombardement russe ayant touché la ville, située dans le sud de l'Ukraine.

Poussée russe dans la région de Koursk

"Les militaires ukrainiens, voyant qu'il était inutile de continuer à résister, ont commencé à se rendre activement et 430 combattants ont été faits prisonniers" dans la région de Koursk, a assuré M. Guérassimov au président russe, suggérant que ceux-ci soient "traités comme des terroristes".

Vladimir Poutine rendait visite mercredi aux unités militaires luttant contre les Ukrainiens dans la région de Koursk. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a parallèlement constaté que les troupes russes tentaient "clairement de mettre un maximum de pression" sur le contingent ukrainien entré dans cette région à l'été 2024.

"Dans la situation la plus difficile, ma priorité a été et reste de sauver la vie des soldats ukrainiens. À cette fin, les unités des forces de défense, si nécessaire, manœuvrent vers des positions plus favorables", a renchéri dans la soirée le commandant en chef de l'armée ukrainienne Oleksandre Syrsky. Il a ainsi laissé entendre que ses hommes se repliaient dans ces territoires où les militaires russes ont revendiqué de rapides gains territoriaux ces derniers jours.

Une proposition de trêve formulée

La proposition en vue d'une trêve a été formulée à l'issue de pourparlers mardi en Arabie Saoudite entre responsables ukrainiens et américains, après plus de trois ans de guerre. Cette rencontre a mis fin à une période de tensions entre Kiev et Washington après l'altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, à Washington.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio, pour qui "la balle est maintenant dans le camp" des Russes, comme il l'a souligné mardi, a dit attendre leur réponse "avec impatience" pour "savoir s'ils sont prêts" à accepter le cessez-le-feu "sans conditions" préalables. "Si la réponse est 'oui', alors nous savons que nous avons fait de réels progrès et il y a une véritable chance de paix. Si leur réponse est 'non', ce sera très malheureux et cela rendra leurs intentions claires", a-t-il lâché mercredi.

Un peu plus tôt dans la journée, M. Zelensky avait également pressé la Russie de se prononcer sur la proposition américaine, tout en assurant dans tous les cas ne pas lui faire "confiance". Il a appelé les États-Unis à prendre des mesures "fortes" en termes de sanctions et de soutien à l'Ukraine en cas de rejet russe.