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avec AFP / Crédit photo : GILI YAARI / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
Après deux semaines jours de conflit entre Israël et le Hamas, deux Américaines, enlevées le 7 octobre, ont été libérées par les terroristes. Vingt camions chargés d'aide humanitaire sont également entrés dans la bande de Gaza, via le terminal de Rafah. Dans la soirée, plusieurs agences de l'ONU ont alerté sur la situation "catastrophique" à Gaza.

Les premiers camions transportant de l'aide humanitaire sont entrés samedi dans la bande de Gaza depuis l'Egypte, au quinzième jour de la guerre entre Israël et le Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien, a constaté un correspondant de l'AFP. Vingt camions chargés d'aide ont franchi le terminal de Rafah frontalier de l'Égypte, ouvert exceptionnellement pour cette opération humanitaire, et ont pénétré en territoire palestinien, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Plus tôt, 36 semi-remorques ont été vus par un journaliste de l'AFP se dirigeant vers la partie égyptienne du terminal, y charger les premières cargaisons et les transporter vers la bande de Gaza. Quelque 175 camions chargés d'aide humanitaire sont massés depuis des jours à Rafah dans l'attente de l'ouverture du point de passage. Des dizaines de bi-nationaux, dont des familles entières, résidant dans la bande de Gaza attendent côté palestinien en espérant être autorisés à quitter la bande de Gaza à la faveur de cette ouverture du point de passage, la première depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Les informations à retenir :

  • Des camions d'aide humanitaire ont commencé à traverser le terminal de Rafah en Egypte, pour se rendre vers Gaza
  • Deux otages américaines ont été libérées vendredi soir
  • Environ 200 otages sont encore retenus par le Hamas
  • Israël a appelé ses citoyens se trouvant en Égypte et en Jordanie à quitter ces deux pays "le plus rapidement possible"
  • 17 employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés tués depuis le début de la guerre

La situation à Gaza est "catastrophique", alertent cinq agences de l'ONU

La situation humanitaire à Gaza est désormais "catastrophique", ont alerté samedi cinq agences de l'ONU, assurant que les hôpitaux sont "submergés" de blessés et que les enfants "meurent à un rythme alarmant". Dans un communiqué, l'Organisation mondiale de la santé, le Programme alimentaire mondial, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, le Programme de l'ONU pour le développement et le Fonds de l'ONU pour la population, rappellent que la situation humanitaire à Gaza était déjà "désespérée" avant le conflit déclenché par les attaques du 7 octobre du Hamas en Israël.

Elle est aujourd'hui catastrophique", poursuivent-ils, appelant la communauté internationale à en "faire plus" pour aider les habitants de Gaza. "Le temps est compté avant que les taux de mortalité ne montent en flèche en raison de l'apparition de maladies et du manque de capacités en matière de soins de santé", préviennent-elles.

Israël veut "augmenter les frappes" sur Gaza dès ce samedi, indique Tsahal

L'armée israélienne a annoncé samedi soir qu'elle comptait "augmenter" ses bombardements sur Gaza, en vue des préparations de la prochaine phase de son offensive sur le territoire palestinien contrôlé par le Hamas. "Dès aujourd'hui nous allons augmenter les frappes (...)", a indiqué le général Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal.

"Nous allons entrer dans les prochaines phases de la guerre dans les conditions qui seront optimales pour nous, pas en fonction de ce qu'on peut nous dire", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse retransmise en direct à la télévision. Le général Hagari a également confirmé la présence d'au moins 210 otages dans la bande de Gaza, pour la plupart des Israéliens.

Plusieurs responsables de l'armée israélienne ont rendu samedi visite aux troupes, insistant sur la préparation des forces armées à une probable intervention terrestre dans la bande de Gaza. "Nous allons entrer dans Gaza, nous allons le faire pour un but opérationnel, détruire les infrastructures et les terroristes du Hamas, et nous allons le faire de manière professionnelle", a déclaré lors d'une revue des troupes le chef d'état-major Herzi Halevi.

Les Etats-Unis exhortent toutes les parties à laisser ouvert le poste-frontière de Rafah

Les Etats-Unis ont exhorté samedi toutes les parties prenantes à la guerre entre l'Etat hébreu et le Hamas à laisser ouvert le poste-frontière de Rafah, après l'entrée du premier convoi humanitaire dans la bande de Gaza en provenance d'Egypte.

"Nous pressons toutes les parties de laisser le point de passage de Rafah ouvert pour que soit acheminée de manière continue une aide indispensable au bien-être de la population de Gaza", a déclaré dans un communiqué le secrétaire d'Etat Antony Blinken qui est revenu d'une tournée régionale au Proche-Orient et alors que le président Joe Biden était à Tel-Aviv mercredi.

"Il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar", dit le patron de l'ONU

"Il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar", a plaidé samedi le patron de l'ONU Antonio Guterres au "Sommet pour la paix" du Caire, réclamant un "cessez-le-feu humanitaire" au 15e jour de la guerre entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza.

"Les Gazaouis ont besoin de beaucoup plus, un acheminement massif d'aide est nécessaire" a ajouté le secrétaire général des Nations-Unies, alors que seuls 20 camions sont passés de l'Égypte vers Gaza assiégée et pilonnée par Israël samedi matin, un chiffre totalement insuffisant pour l'ONU qui veut 100 camions par jour pour les 2,4 millions de Gazaouis privés de tout.

L'ONU a également réitéré samedi son appel à la "libération immédiate et inconditionnelle" de toutes les personnes enlevées par le Hamas, après la libération la veille de deux premiers otages, une mère et sa fille américaines, Judith et Natalie Raanan, via une médiation du Qatar, réputé proche du Hamas.

L'arrivée d'aide humanitaire à Gaza est un pas "important", dit Olaf Scholz

Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié samedi d'étape "bonne et importante" l'arrivée dans la bande de Gaza de premiers camions transportant de l'aide humanitaire, au quinzième jour de la guerre entre Israël et le Hamas. "Il est bon et important qu'une première aide humanitaire arrive maintenant pour les habitants de Gaza. Ils ont besoin d'eau, de nourriture et de médicaments - nous ne les laissons pas seuls", a écrit le dirigeant allemand sur X (ex-Twitter), ajoutant que l'Allemagne "continue à s'engager par tous les moyens pour atténuer les souffrances dans ce conflit".

Deux otages américaines libérées

Le Hamas a libéré vendredi soir deux Américaines qu'il avait enlevées le 7 octobre lors de son attaque meurtrière contre Israël, une lueur d'espoir pour les quelque 200 otages encore retenus à Gaza, où des millions de Palestiniens continuent d'attendre l'arrivée de l'aide humanitaire urgente. Les deux femmes, une mère et sa fille, ont été relâchées après une médiation du Qatar. Le président américain Joe Biden s'est dit "au comble de la joie". Judith et Natalia Raanan ont été prises en charge à la frontière avec Israël par la Croix Rouge internationale, alors que la guerre entre l'Etat hébreu et le Hamas, déclenchée par une attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, entre samedi dans sa troisième semaine.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l'attaque des terroristes du mouvement islamiste palestinien menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes. Selon l'armée israélienne, environ 1.500 terroristes du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées. Dans la bande de Gaza, 4.137 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.

Israël appelle ses citoyens à quitter immédiatement l'Égypte et la Jordanie

Israël a appelé samedi ses citoyens se trouvant en Égypte et en Jordanie à quitter ces deux pays "le plus rapidement possible", en raison d'une "aggravation des manifestations contre Israël".Une alerte similaire, de niveau 4, le plus élevé, avait déjà été émise pour la Turquie et les recommandations ont été relevées au niveau 3 pour le Maroc, conseillant aux Israéliens de ne pas s'y rendre.

"En raison de la poursuite de la guerre, et d'une aggravation significatives ces derniers jours des manifestations contre Israël (...) et des manifestations d'hostilité et de violence contre les symboles israéliens et juifs", l'ensemble du "Moyen-Orient et des pays arabes" sont déconseillés aux Israéliens, a mis en garde le Conseil national de sécurité israélien dans un communiqué.

17 employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés tués depuis le début de la guerre

Au moins 17 employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué samedi son patron, Philippe Lazzarini.

"Jusqu'à présent, la mort dans cette guerre brutale de 17 de nos collègues a été confirmée. Malheureusement, le véritable chiffre sera probablement plus important", écrit le commissaire-général de l'UNRWA dans un communiqué.

Des camions bloqués plusieurs jours

Au onzième jour de siège complet par Israël, les 2,4 millions d'habitants de Gaza manquent de nourriture, d'eau potable, de médicaments et de carburant. Et ce alors qu'environ 175 camions d'aide humanitaire sont restés bloqués plusieurs jours du côté égyptien de la frontière, au terminal de Rafah. "Ces camions ne sont pas seulement des camions, ils sont une bouée de sauvetage, ils font la différence entre la vie et la mort pour de nombreuses personnes à Gaza", a déclaré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres en supervisant personnellement les opérations à Rafah vendredi.

Israël a autorisé, à la demande des Etats-Unis, l'entrée d'aide via Rafah, seule issue de Gaza sur le monde qu'il ne contrôle pas. A condition qu'elle n'arrive qu'aux "civils".

Le Croissant Rouge palestinien a par ailleurs fait état d'une menace de bombardement israélien contre l'hôpital Al-Quds, dans le nord de la bande de Gaza, mais s'est déclaré "incapable" d'évacuer l'établissement qui héberge quelque 500 patients dans la zone de l'enclave la plus durement frappée par l'armée israélienne. Israël, qui a juré d'anéantir le Hamas, prépare toujours une offensive terrestre à Gaza.

"Sommet pour la paix"

Pour tenter de trouver une issue, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi accueille samedi au Caire un "sommet pour la paix", auquel participeront plusieurs hauts-responsables occidentaux et régionaux. Pour Joe Biden, le Hamas a déclenché la guerre pour torpiller le rapprochement entre Israël et l'Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient.

"L'une des raisons pour lesquelles ils ont agi de la sorte (...) pour laquelle ils s'en sont pris à Israël (...) est que j'étais sur le point de m'asseoir avec les Saoudiens", a déclaré le président américain, précisant que Ryad songeait dans ces discussions à reconnaître officiellement l'Etat hébreu. Ryad a annoncé le 14 octobre, une semaine après le début de la guerre, qu'il suspendait les négociations sur cette possible normalisation.

Frappes au Liban

Les États-Unis ont déployé deux porte-avions en Méditerranée orientale pour dissuader l'Iran ou le Hezbollah libanais, deux alliés du Hamas, de s'impliquer dans le conflit. Samedi à l'aube, l'armée israélienne a annoncé avoir mené des frappes aériennes contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes et de missiles antichar en direction d'Israël. Dans le nord d'Israël, les soldats sont déployés en masse près de la frontière dans l'éventualité d'un second front contre le Hezbollah. Interrogé par l'AFP à la gare routière, un appelé réserviste, qui a requis l'anonymat, se dit "prêt à en découdre" car "les Juifs n'ont pas d'autre pays".