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Sara Menai (à Londres) / Crédits photo : IAN FORSYTH / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP
Les derniers résultats des élections locales au Royaume-Uni ont confirmé la large victoire des travaillistes, notamment à Londres où Sadiq Khan a remporté un troisième mandat, une première dans la capitale britannique. La communauté musulmane s'est largement mobilisée en sa faveur, notamment pour ses prises de position pro-palestiniennes.

Au Royaume-Uni, des millions d’Anglais ont voté en fin de semaine pour élire leurs maires et conseillers municipaux. Si le travailliste Sadiq Khan a été, sans grande surprise, réélu maire de Londres pour la troisième fois consécutive, une partie de la communauté musulmane, notamment du nord de l’Angleterre, a délaissé les deux principaux partis. Si dans de nombreuses villes la défaite de la majorité au pouvoir aurait pu profiter à l'opposition travailliste, ces élections locales ont finalement vu naître une poussée des candidats indépendants.

"Il est temps de chercher à créer une unité"

Cette communauté serait mécontente de l'inaction, selon elle, du gouvernement conservateur et de l'opposition travailliste quant au sort des Palestiniens à Gaza. Résultat : ils ont choisi d'abandonner les candidats du parti travailliste, dans des bastions historiques, pour voter en faveur de candidats indépendants sur fond de campagne pro-Gaza. À la fin du week-end, l'heure est donc à l'autocritique pour John McTernan, directeur des opérations politiques de l’ancien Premier ministre travailliste Tony Blair. "Le parti travailliste devrait s'inquiéter de voir son électorat de base se détourner du parti sur la question de Gaza et donner des voix aux écologistes ou aux candidats indépendants. Il est temps de chercher à créer une unité", lance-t-il. 

Exemple cinglant : dans la ville de Bradford, où 30% de la population est musulmane et près d'un tiers de la population est issue de la diaspora pakistanaise, 13 candidats indépendants ont remporté des sièges de conseillers municipaux. Parmi eux, une nouvelle génération de très jeunes élus, 18, 19, 20 ans à peine pour certains. La polarisation des débats et le fossé qui semble se créer au sein de la société britannique inquiète.