Michigan 2:46
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Théo Maneval édité par Léa Leostic
Tous les jours jusqu’à l’élection présidentielle américaine le 3 novembre, Europe 1 vous propose un reportage aux Etats-Unis. Ce lundi, étape à Détroit, dans l'Etat du Michigan, où Donald Trump avait créé la surprise il y a quatre ans en battant Hillary Clinton de seulement 10.000 voix.
REPORTAGE

Jusqu’au mardi 3 novembre, jour de l’élection américaine, Europe 1 vous emmène aux Etats-Unis avec un reportage quotidien. Ce lundi, rendez-vous à Détroit, dans l’Etat du Michigan.

Lors des élections de 2016, l’Etat du Michigan avait créé la surprise : Donald Trump avait battu Hillary Clinton de seulement 10.000 voix. Quatre ans plus tard, l’Etat est toujours décisif dans la course à la maison blanche. A Detroit, comme dans le reste du pays, un sujet écrase tout le reste : la gestion de l’épidémie de coronavirus. Les habitants ont parfois perdu plusieurs dizaines de proches.

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"Je ne me suis pas sentie protégée par le pouvoir en place"

"C'est l'enjeu qui déterminera mon vote", explique Marsha, employée du tribunal de la ville au micro d’Europe 1. "A ce stade, j'ai perdu plus de 40 personnes ! Des amis, des connaissances, des gens de ma paroisse. A un moment, c'était tous les jours ! Ca finit par vous écraser. Tout le monde ne parle que de la pandémie, tout le temps. Ça imprègne tout. Et c'est en train de repartir ! Moi je ne me suis pas sentie protégée par le pouvoir en place", poursuit-elle. Marsha refuse même de prononcer le nom de Donald Trump, car "les mots ont un pouvoir", dit-elle, et elle ne veut plus lui en donner.

"J'ai dû regarder les funérailles de mon père sur Zoom"

"Mon père fait partie de ceux qui sont morts tous seuls à l'hôpital. J'ai dû regarder ses funérailles sur Zoom. Et bien sûr que Trump m'a offensé ! J'en ai les larmes aux yeux, encore là quand je vous parle : ce n'est pas si compliqué d'avoir de la compassion. Mais lui, il a dit aux gens de ne pas porter de masque, que ce n'était pas un virus si grave... Ca me met très en colère. Je voterai pour Biden, à 100%. Parce que lui, il donne l'exemple. Il porte le masque", confie Gail, travailleuse sociale dans la banlieue Nord de Détroit, un portait de son père dans les bras.

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"Il ne fallait pas non plus que tout le monde panique"

A l'heure où le pays s'approche d'un troisième pic de contaminations, de nombreuses pancartes "Biden/Harris" ornent les pelouses des environs de Détroit. Mais plus on s'éloigne de la ville, plus les supporters du président, qui voient toujours en lui l'homme de la situation, sont visibles. "Je ne vois pas ce qu'il aurait pu faire de plus : il a fermé les frontières avec la Chine tout de suite, lancé le vaccin qu'on aura peut-être d'ici la fin de l'année, ce serait historique. Il aurait peut-être pu nous alerter un peu plus, mais il ne fallait pas non plus que tout le monde panique", avance Richard, qui porte un masque "Trump 2020" sur le visage.

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En campagne à Detroit la semaine dernière, Donald Trump a lui assumé une toute autre priorité et a martelé son slogan : "La loi et l'ordre".