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Danemark : des drones non identifiés au-dessus d'une base militaire renforcent les inquiétudes de Copenhague

Europe 1 Wilfried Devillers - Mis à jour le . 3 min

La tension s'accentue en Europe du Nord. Le Danemark a annoncé ce 27 septembre que des drones non identifiés avaient survolé pendant "environ une heure" sa plus grande base militaire, qui selon Copenhague seraient d'origine russe. Ce survol de drones est le dernier d'une série cette semaine, tous imputés à la Russie.

Des drones non identifiés ont survolé des sites militaires danois dans la nuit du 26 septembre, notamment la plus grande base militaire, après d'autres survols cette semaine, le Danemark laissant entendre que la Russie pourrait être impliquée. L'armée enquête également en Norvège sur "d'éventuelles observations de drones" tôt samedi 27 septembre au matin près de sa plus grande base militaire, Orland, qui abrite ses avions de combat F-35.

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Le "mur anti-drone", nouvelle priorité de la défense européenne

Copenhague accueillera mercredi 1er et jeudi 2 octobre un sommet européen réunissant les chefs de gouvernement. Les ministres de la Défense d'une dizaine de pays de l'UE ont convenu vendredi 26 septembre de faire de la mise en place d'un "mur anti-drones" une priorité.

Les vols de drones ont commencé quelques jours seulement après l'annonce par le Danemark de l'acquisition pour la première fois d'armes de précision à longue portée, invoquant la menace représentée par la Russie "pour les années à venir".

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Au Danemark, la présence de drones dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 septembre a été confirmée sur "plusieurs sites militaires", a déclaré un porte-parole de l'armée, refusant de fournir d'autres détails.

La police danoise a annoncé qu'"un à deux drones" avaient été observés vendredi vers 20H15 (18H15 GMT) près et au-dessus de la base militaire de Karup, la plus grande base du pays qui abrite tous les hélicoptères des forces armées, la surveillance de l'espace aérien, l'école de pilotage et les fonctions de soutien.

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Un porte-parole de la police, Simon Skelkjaer, a précisé qu'il ne pouvait pas se prononcer sur la provenance des drones, ajoutant : "Nous ne les avons pas abattus". La police coopère avec l'armée dans le cadre de son enquête, a-t-il encore indiqué.

La base de Karup partage ses pistes avec l'aéroport de Midtjylland, qui a été brièvement fermé, sans affecter le trafic car aucun vol commercial n'était prévu, a dit Simon Skelsjaer. En Norvège, l'armée collabore avec la police pour déterminer s'il s'agit bien de drones.

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"Il s'agit probablement de drones, mais l'enquête permettra de déterminer de quoi il s'agissait exactement. Pour l'instant, nous traitons cette affaire comme une observation de drones", a expliqué Brynjar Stordal, porte-parole du quartier général interarmées norvégien.

"Au moins deux drones" ont survolé une zone sensible près de la base "pendant environ une heure" avant de disparaître, a-t-il précisé : "Nous ne les avons pas interceptés".

La Russie au cœur de toutes les accusations

Au Danemark, la Première ministre, Mette Frederiksen, avait affirmé jeudi 25 septembre que son pays avait été victime "d'attaques hybrides" ces derniers jours, faisant référence à une forme de guerre non conventionnelle.

Les enquêteurs n'ont pas réussi à identifier pour le moment les responsables, mais le ministre danois de la Défense, Troels Lund Poulsen, a déclaré jeudi que ces vols semblaient être "l'œuvre d'un acteur professionnel". Mette Frederiksen a quant à elle pointé du doigt la Russie. "Il y a un pays qui représente une menace pour la sécurité de l'Europe, et c'est la Russie", a-t-elle dit.

Moscou a rejeté "fermement" jeudi toute implication dans les incidents danois. Son ambassade à Copenhague les a qualifiés de "provocation mise en scène" dans un message publié sur les réseaux sociaux. Le ministre danois de la Justice, Peter Hummelgaard, a estimé en début de semaine que l'objectif de ces attaques était "de semer la peur, de créer des divisions et de nous effrayer".

Peter Hummelgaard a déclaré que Copenhague allait également acquérir de nouvelles capacités de détection et de neutralisation de drones. L'Allemagne envisage d'autoriser son armée à abattre des drones, selon un rapport cité samedi par le tabloïd allemand Bild. Contacté, le ministère de l'Intérieur n'a pas confirmé ce projet.

Mais dans une interview accordée au journal Rheinische Post, le ministre de l'Intérieur, Alexander Dobrindt, a déclaré qu'il souhaitait réformer les lois sur la sécurité aérienne pour que l'armée puisse aider la police "dans la défense contre les drones".

Le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, a appelé l'Europe à tirer les leçons du conflit en Ukraine et mettre rapidement en place des défenses anti-drones. "Nous devons agir rapidement", a dit Andrius Kubilius dans une interview. "Et nous devons agir en tirant toutes les leçons de l'Ukraine et en construisant ce mur anti-drones ensemble avec l'Ukraine".

Vendredi, la capitale danoise a annoncé avoir accepté l'offre de la Suède de fournir sa technologie anti-drones pour garantir le bon déroulement de la réunion.