Crise des sous-marins : les premiers pas vers l'apaisement entre Paris et Londres

Boris Johnson s’est entretenu au téléphone avec Emmanuel Macron pour apaiser les tensions
Boris Johnson s’est entretenu au téléphone avec Emmanuel Macron pour apaiser les tensions © JESSICA TAYLOR / AFP / UK PARLIAMENT
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avec AFP
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est entretenu au téléphone avec Emmanuel Macron ce vendredi pour apaiser les tensions suscitées par la crise diplomatique des sous-marins. Ils vont "continuer à travailler en étroite collaboration" malgré les vives tensions suscitées plus tôt cette semaine. 

Après dix jours de vives tensions, Boris Johnson, le premier ministre britannique a tendu la main à Emmanuel Macron ce vendredi. Boris Johnson a voulu rassurer son homologue français malgré le froid provoqué par la crise des sous-marins, dernier épisode d'une série de contentieux entre Londres et Paris.

"Une étroite collaboration"

Lors de l'entretien téléphonique, le chef du gouvernement britannique et le président français "ont réaffirmé l'importance de la relation entre la France et le Royaume-Uni et sont convenus de continuer à travailler en étroite collaboration partout dans le monde", selon un communiqué de presse. 

Insistant sur le fait que l'initiative venait de Londres, l'Elysée a assuré que Boris Johnson avait exprimé "son intention de rétablir une coopération entre la France et le Royaume-Uni, conforme à nos valeurs et à nos intérêts communs (climat, Indo-Pacifique, lutte contre le terrorisme)". 

L'annulation d'un megacontrat 

Ce coup de fil vise à recoller les morceaux après l'annonce d'un partenariat stratégique entre les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni, qui s'est soldé par l'annulation d'un mégacontrat de sous-marins français en Australie. La diplomatie française avait vivement réagi à cette nouvelle et rappelé ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie.

 

"L'annonce de l'alliance a été un choc", a rappelé ce vendredi Florence Parly, en marge d'une rencontre à Stockholm avec certains de ses homologues, dont un représentant britannique. "Nous attendons des éclaircissements" de la part "d'un allié et d'un pays européen".

Crise migratoire

Boris Johnson avait exprimé en début de semaine son impatience face aux bouderies de son allié français, lui demandant en franglais de se ressaisir et de lui "donnez un break" ou "Laissez-moi souffler". Mais il a adopté ce vendredi un ton plus conciliant, semblant souhaiter un apaisement de relations bilatérales, mises récemment à rude épreuve par le Brexit, la pêche et l'immigration.

La tension était montée déjà début septembre entre Paris et Londres au sujet de la délicate question des arrivées record de migrants traversant illégalement la Manche, dont le gouvernement britannique avait fait un de ses chevaux de bataille après l'accord du Brexit. Selon la presse britannique, le Royaume-Uni avait alors menacé de refouler les bateaux et de ne pas verser plus de 60 millions d'euros promis pour financer le renforcement de la présence des forces de l'ordre françaises sur les côtes, s'attirant des accusations de "chantage" de Paris.

Renouer avec les Américains

Entre Français et Américains c'était aussi la crise diplomatique, mais qui a été amorcée ce mercredi. Un appel entre Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden a permis de reprendre le dialogue, sans toutefois rétablir pleinement la confiance, et ouvert la voie au retour à Washington de l'ambassadeur français Philippe Etienne. Les États-Unis ont promis ce jeudi des "actes" pour surmonter cette crise avec la France, tout en concédant, tout comme Paris, que cela prendrait du "temps".