coronavirus Allemagne 1:20
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, édité par Mathilde Durand
L'Allemagne fait face à l'apparition de nouveaux foyers de contamination par le coronavirus, alors que son déconfinement est lancé depuis plusieurs jours. En cause notamment, quatre abattoirs dans le nord et l'ouest du pays. La plupart des travailleurs contaminés sont étrangers, logés par les entreprises dans des logements insalubres et contraints à la promiscuité, selon les syndicats. 

Alors que l'Allemagne a déjà entamé son déconfinement, elle doit faire face à un taux de reproduction du coronavirus qui repart à la hausse. Il est passé de 0,7, à 1,1 dépassant la barre des 1, seuil auquel les scientifiques considèrent qu'une épidémie recule. Les nouveaux foyers de contamination du virus sont très localisés : quatre abattoirs touchés en quatre jours dans le Nord et l'Ouest du pays.

Les abattoirs pointés du doigt

Dans un de ces abattoirs, plus de 200 salariés ont été testés positifs au Covid-19. Dans une autre structure dans le sud du pays près de Karlsruhe, 200 contaminations avaient été enregistrées fin avril. Le secteur entier doit maintenant tester tout son personnel. Certains Länder ont déjà ordonné la mise en quarantaine des salariés.

La plupart des salariés contaminés sont des travailleurs étrangers, sous contrat avec des entreprises d'intérimaires basées en Europe du Sud et de l'Est. Depuis des années, les syndicats allemands dénoncent les conditions de travail de ces travailleurs roumains, moldaves ou encore albanais, mais également leurs conditions de vie.

Logements insalubres et promiscuité 

Pour les héberger, les entreprises louent des immeubles vétustes ou d'anciennes casernes près des abattoirs. Jusqu'à dix ouvriers partagent le même appartement, et les quelques sanitaires encore en fonction. Pour se rendre au travail, ils utilisent des camionnettes transformées en bus de fortune.

Toute la filière est maintenant montrée du doigt, tout comme les autorités allemandes qui ont laissés prospérer ce type de pratiques, au nom d’une recherche de rentabilité. En dix ans, le nombre de contrôles dans les abattoirs a été divisé par trois.