Charlottesville : la Maison-Blanche peine à calmer la polémique née des silences de Donald Trump

Des élus reprochent à Donald Trump de ne pas avoir condamné explicitement les mouvements d'extrême droite qui ont manifesté à Charlottesville
Des élus reprochent à Donald Trump de ne pas avoir condamné explicitement les mouvements d'extrême droite qui ont manifesté à Charlottesville © NICHOLAS KAMM / AFP
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avec AFP , modifié à
Après l'attaque de Charlottesville qui a fait un mort, des élus démocrates et républicains se sont interrogés sur l'absence de condamnation de la part de Donald Trump des mouvements radicaux prônant la supériorité de la race blanche. 

La Maison-Blanche s'efforce toujours de calmer la polémique suscitée par la réticence du président Donald Trump à condamner nommément les groupes d'extrême droite rassemblés à Charlottesville (Virginie). Une femme y a été tuée par une voiture qui a foncé, volontairement selon des témoins, sur des contre-manifestants venus dénoncer dans cette petite ville de Virginie la présence de groupes identitaires et néo-nazis, dont le Ku Klux Klan (KKK).

Une polémique qui enfle. Nombre d'élus des deux bords ont posé la même question, sans avoir de réponse évidente : pourquoi le président des États-Unis n'a-t-il pas dénoncé explicitement ces mouvements radicaux prônant notamment la suprématie de la race blanche ? Depuis son golf de Bedminster, dans le New Jersey, le président a condamné la haine mais a renvoyé les deux camps dos à dos en pointant une "violence venant de diverses parties". Dimanche, un porte-parole a précisé que les propos de Donald Trump incluaient "bien sûr" les suprémacistes blancs, le KKK et les néo-nazis. Mais le président lui-même n'a pas dit un mot sur ce thème. Sa fille Ivanka a en revanche dénoncé le racisme et les néo-nazis qui n'ont selon elle "pas de place" dans la société américaine.

Une position ambiguë vis-à-vis de cette partie de son électorat. Dès samedi soir, les détracteurs de Donald Trump avaient effectué un rapprochement entre sa tiédeur après les violences de Charlottesville et l'ambiguïté qu'il cultive vis-à-vis de l'extrême droite depuis sa campagne. Une partie de la droite alternative, ou "Alt Right", a soutenu Donald Trump dans sa course à la Maison-Blanche, et celui-ci a plusieurs fois refusé de prendre clairement ses distances avec certains de ses groupes ou de ses leaders.

Dans le camp républicain, les critiques plus ou moins directes ont fusé tout au long du week-end. "Il faut nommer le mal", a martelé le sénateur du Colorado Cory Gardner. Son collègue de Floride, Marco Rubio, a exprimé son souhait d'entendre le président "décrire les événements de Charlottesville pour ce qu'ils sont : "une attaque terroriste menée par des suprémacistes blancs".

Les conséquences de la politique migratoire de Trump ? Les événements de Charlottesville vont être étudiés à l'aune d'une question centrale : par sa rhétorique, ses mesures ciblant les étrangers et ses appels répétés à donner la priorité à l'Amérique, le président Trump a-t-il enhardi les extrémistes de droite ?

Le maire démocrate de Charlottesville, Michael Signer, a répondu par l'affirmative, jugeant que Donald Trump avait contribué à créer un climat de "vulgarité, de cynisme et d'intimidation". "Il a fait le choix durant sa campagne présidentielle (...) de jouer sur nos pires préjugés", a déclaré le maire sur la chaîne américaine CBS. "Je pense que ce qui s'est passé ce week-end a un lien direct avec ces choix".