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Wilfried Devillers // Crédit photo : AFP
Deux semaines après l'attaque terroriste du Hamas contre Israël, les survivants du 7 octobre restent traumatisés. Pour les aider, l'État hébreu a mis en place une cellule psychologique. Parmi eux, les rescapés du festival de Tribe of Nova, qui était organisé à seulement quelques kilomètres de la frontière avec Gaza.

Deux semaines après l'attaque du Hamas contre Israël qui a tué près de 1.400 personnes, le retour à la vie normale pour les survivants est éprouvant. Face au traumatisme, Israël a décidé a mis en place une cellule psychologique. Parmi les victimes, les survivants du festival de musique, Tribe of Nova, qui était organisé à seulement cinq kilomètres de la frontière avec Gaza. 

Assis sur la terrasse de son appartement, Shay se serre les mains. Ses doigts s’agitent nerveusement sur la table. Il parle d’un ton rapide, presque automatique et il raconte ne plus trouver le sommeil depuis cette journée du 7 octobre. "C’est dur, vraiment très dur. Quand j’entends des bus passer, je pense que c’est un tir de roquettes. Quand j’entends des sirènes, je pense aux roquettes et à des hommes armés qui me poursuivent. Quand j’entends des motos, j’imagine que c’est une fusillade", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

"Je ressens beaucoup de tristesse"

Plus de dix jours après l’attaque du festival, le jeune homme s’en souvient dans les moindres détails. Dès son retour à Tel-Aviv, il a été mis en contact avec une cellule psychologique. "Je consulte deux thérapeutes spécialistes, ça m'aide. Mais même si j'ai 1.000 séances de psy, je pense que l'élément principal pour passer à travers tout ça, c'est le temps", souligne le jeune Israélien.

"Pour le moment, je ressens beaucoup de tristesse, de culpabilité et des regrets, car je n'ai pu aider personne d'autre que mes proches", ajoute-t-il. Des survivants comme Shay, la thérapeute Shiri Daniels en reçoit tous les jours. Elle dirige Eran, un centre d’appel de soutien psychologique. 

Jusqu'à 3.000 appels par jour 

"Il faut du temps avant de pouvoir accepter tous ces événements. Je pense qu'il va y avoir de plus en plus de traumatismes. Pour l'instant, nous en sommes encore au premier stade. Alors l'objectif principal, c'est de prévenir le développement de syndrome de stress post-traumatique", estime la spécialiste. 

Depuis les attaques, son ONG Eran reçoit jusqu’à 3.000 appels quotidiens contre 600 habituellement.