Ce que l'on sait du meurtre d'une jeune Française au pair à Londres

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M.L , modifié à
Le corps de Sophie Lionnet, 21 ans, a été retrouvé calciné dans le jardin de la maison de ses employeurs, un couple de Français. Selon des témoins, ces derniers la maltraitaient depuis plusieurs mois.

L'identité de Sophie Lionnet n'a pas encore été confirmée par les autorités britanniques. Mais une semaine après la découverte d'un corps calciné dans le jardin du couple dont elle était la jeune fille au pair, à Londres, plus aucun doute ne subsiste pour ses proches, sans nouvelles. "Les voisins ont reconnu ses baskets", souffle l'un d'entre eux, interrogé par Paris Match. Ses employeurs, deux Français, ont été inculpés du meurtre et devraient être jugés en mars 2018. Europe1.fr fait le point sur les premiers éléments de l'enquête.

  • Qui était Sophie Lionnet ?

Selon sa page posthume sur Facebook, Sophie Lionnet, jeune femme brune aux longs cheveux châtain, est née le 7 janvier 1996 à Troyes. Passionnée de cinéma et de musique selon la même source, elle était titulaire d'un CAP petite enfance et travaillait comme jeune fille au pair depuis 14 mois au sein de la même famille à Southfield, dans le sud ouest de Londres. "Elle voulait progresser en anglais, mais aussi faire le deuil d'une histoire d'amour", a confié l'une de ses amies à Paris Match.

  • Que sait-on de sa vie à Londres ?

Plusieurs proches interrogés par des médias français et britanniques affirment que Sophie Lionnet appréciait beaucoup les deux enfants dont elle s'occupait mais entretenait des relations "tendues" avec leurs parents. Sa patronne, Sabrina Kouider, 24 ans, était "maquilleuse" et "styliste" selon Le Parisien. Elle lui aurait offert une robe de soirée et fait rencontrer l'acteur Johnny Depp. "Elle l'a achetée, lui faisant miroiter qu'elle pourrait l'aider à travailler dans le cinéma", témoigne une amie restée outre-Manche, interrogée par le quotidien. Et d'ajouter : "ils lui avaient dit que si elle rentrait, elle n'aurait jamais ses salaires…"

Ces salaires étaient bien maigres, selon les premiers éléments de l'enquête : 56 euros par mois - contre environ 400 en moyenne pour cette profession. "Dès qu'on abordait le sujet de l'argent, elle éludait. Elle nous faisait croire que tout allait bien pour ne pas nous inquiéter", déplore une copine de la jeune fille au pair. Une voisine du couple, citée par Paris Match, va plus loin, affirmant qu'une amie de Sabrina Kouider a vu Sophie plusieurs fois en pleurs, avec des bleus. Elle l'aurait aussi surprise "dans un coin, par terre, en train de manger un bol de riz blanc". "Elle était maltraitée", affirme la voisine. Selon plusieurs de ses proches, la victime s'était décidée à prendre un billet de retour pour la France. Le voyage était prévu quelques jours après sa mort.

  • Que s'est-il passé le jour du meurtre ?  

Les circonstances du crime restent pour l'instant très floues. Mercredi 20 septembre, la police a été alertée par des voisins, intrigués par une épaisse fumée en provenance de la propriété, qu'ils avaient un temps pris pour un barbecue. Sur place, les enquêteurs ont découvert des restes de corps calcinés, qui doivent être autopsiés et pourraient permettre de préciser la date du décès. La jeune fille n'avait pas été aperçue par les voisins depuis la fin du mois d'août.

Mardi, le couple inculpé a comparu une première fois devant le tribunal de l'Old Bailey, à Londres. Interrogés via vidéoconférence depuis les établissements pénitentiaires où ils sont détenus, les deux suspects ont nié toute implication dans les faits. "J'ai rien fait", a crié Sabrina Kouider en français, interrompant le procureur, avant d'ajouter "je n'ai jamais tué". Son compagnon, Ouissem Medouni, 40 ans, n'a, lui, montré aucune émotion.