Le protoxyde d’azote, carburant de la délinquance de cité
Les autopsies des trois jeunes âgés de 14 à 19 ans, morts noyés au cours d’un accident de voiture à Alès, dans le Gard, ont parlé. Le conducteur avait consommé du protoxyde d’azote, en plus d’alcool et de cannabis. Le gaz hilarant est un véritable fléau puisqu'en région parisienne, 1.207 interventions en lien avec le protoxyde d’azote ont été recensées par la police sur les 10 premiers mois de l’année.
Un véritable fléau. En région parisienne, 1.207 interventions en lien avec le protoxyde d’azote, surnommé "gaz hilarant" ont été recensées par la police sur les 10 premiers mois de l’année, +52% par rapport à l’année dernière.
Les bonbonnes de protoxyde d’azote sont donc de plus en plus retrouvées sur les points de deal comme dans les voitures lors des refus d’obtempérer ou dans les poches des auteurs de violences. Mais c'est également le cas sur la voie publique, en bas des immeubles des quartiers sensibles, transformés en squats à la tombée de la nuit.
Un trafic intense qui est en forte croissance
Le trafic de protoxyde d’azote s’immisce aussi dans les réseaux de délinquance. En octobre dernier, les policiers ont démantelé une équipe de proxénètes de cité en Seine-Saint-Denis. Ces derniers recrutaient des mineures en fugue et les menaçaient pour qu’elles se prostituent, en les forçant à inhaler, pendant les passes, ce gaz aux effets euphorisants.
Ce produit, qui n’est pas considéré comme une drogue, fait l’objet d’un trafic intense qui est en forte croissance, selon une note de l’office antistupéfiants qu’Europe 1 s’est procurée. De véritables filières d’acheminement se sont structurées autour des narcotrafiquants. L’été dernier, un réseau international en provenance de Belgique et des Pays-Bas a été mis au jour. Les enquêteurs ont saisit plus de 220 bonbonnes, des armes, de la kétamine et de l’héroïne qui étaient cachées dans un appartement loué sur Airbnb et une épicerie de la ville de Roubaix.
