Benjamin Netanyahu estime que ne pas mener d'opération à Rafah reviendrait à «perdre la guerre» contre le Hamas

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Alors que l'armée israélienne prépare une opération militaire sur la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, Benjamin Netanyahu estime qu'elle est nécessaire, sans quoi, l'État hébreu va "perdre la guerre" contre le Hamas. Le président de la République, Emmanuel Macron, prévient qu'une opération militaire à Rafah aboutira "à un désastre humanitaire". 

L'armée israélienne doit mener son opération dans la ville de Rafah, où s'entassent environ 1,4 million de Palestiniens dans le sud de Gaza, sans quoi elle va "perdre la guerre" contre le Hamas, a déclaré samedi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Israël mènera son opération à Rafah même en cas d'accord avec le Hamas sur les otages

Après des offensives dans la ville de Gaza, puis dans celle de Khan Younès, Israël se prépare à entrer à Rafah, dernière grande ville de la bande de Gaza, ce qui suscite de vives craintes pour le sort de la population civile sur place, en grande majorité des Palestiniens déplacés par les combats dans le reste du territoire. Le président américain Joe Biden, dont le pays est le premier soutien d'Israël, a rappelé vendredi qu'une opération à Rafah "ne devait pas avoir lieu sans un plan crédible" pour protéger les civils. Le président français Emmanuel Macron a lui prévenu qu'une opération à Rafah aboutirait "à un désastre humanitaire sans précédent".

"Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Il a aussi affirmé que l'armée israélienne mènerait son opération à Rafah même en cas d'accord avec le mouvement islamiste palestinien pour la libération des otages toujours détenus dans la bande de Gaza. Des négociations complexes à propos d'une trêve dans les combats, d'une libération d'otages détenus à Gaza et de prisonniers palestiniens écroués par Israël, se poursuivent par l'intermédiaire des pays médiateurs, Égypte, Qatar et États-Unis. 

 

Le Hamas insiste sur un "cessez-le-feu total" et le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza. Benjamin Netanyahu refuse à ce stade ces exigences, évoquant une éventuelle pause dans les combats assortie de la libération des otages, mais pas la fin des hostilités. "Même si nous parvenons à un accord sur les otages, nous allons entrer dans Rafah", a-t-il déclaré samedi soir à Jérusalem. À Tel-Aviv, des milliers d'Israéliens manifestaient contre le gouvernement Netanyahu qu'ils exhortent à s'entendre avec le Hamas afin de libérer les otages, selon une journaliste de l'AFP sur place. "Cela fait plus de 100 jours que les otages sont à Gaza", s'ils meurent, "le gouvernement aura leur sang sur ses mains"", ont scandé des manifestants.

Un accord de trêve en novembre avait permis la libération de 105 otages sur les quelque 250 enlevés par le Hamas lors de son attaque sans précédent en territoire israélien le 7 octobre. Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient toutefois morts.