Le Hamas menace de suspendre les pourparlers de trêve sans aide rapide dans la bande de Gaza

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Le Hamas a menacé samedi de quitter la table des pourparlers de trêve si une aide supplémentaire n'était pas rapidement acheminée dans la bande de Gaza. "Les négociations ne peuvent pas avoir lieu tant que la faim ronge le peuple palestinien", affirme un responsable du Hamas. Ils insistent sur un "cessez-le-feu total" et le retrait des forces israéliennes de Gaza. 

Le Hamas a menacé samedi soir de quitter les pourparlers de trêve si une aide supplémentaire n'était pas rapidement acheminée dans la bande de Gaza, y compris dans le nord du territoire menacé de famine. "Les négociations ne peuvent pas avoir lieu tant que la faim ronge le peuple palestinien. Le Hamas a l'intention de suspendre les négociations jusqu'à ce que l'aide soit apportée au nord de Gaza", a indiqué un "dirigeant" du Hamas dans un communiqué diffusé par al-Aqsa, la chaîne du mouvement.

Le Hamas insiste sur un "cessez-le-feu total"

Interrogé par l'AFP, un haut responsable du Hamas requérant l'anonymat, a confirmé "que les médiateurs égyptiens et qataris avaient été informés de l'intention du Hamas de suspendre les négociations jusqu'à ce que l'aide soit apportée dans la bande de Gaza, incluant le nord". Des négociations complexes à propos d'une trêve dans les combats, d'une libération d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens écroués par Israël, se poursuivent par l'intermédiaire des pays médiateurs, Égypte, Qatar et États-Unis.

Le Hamas insiste entre autres sur un "cessez-le-feu total" et le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont la guerre à Gaza vise à "anéantir" le mouvement islamiste, refuse à ce stade les exigences du Hamas et évoque une pause dans les combats plutôt que la fin des hostilités. Ces déclarations surviennent alors que l'armée israélienne se prépare à lancer une offensive sur la ville de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, où s'entassent 1,4 million de Palestiniens, en grande majorité des personnes déplacées par les combats, un scénario craint par l'ONU.

 

Elles interviennent aussi au moment où Gaza se rapproche un peu plus chaque jour de "la famine", notamment dans le nord du territoire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU. La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent le 7 octobre menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne en riposte a fait 28.858 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon un nouveau bilan du Hamas samedi. Un accord de trêve en novembre avait permis la libération de 105 otages, parmi lesquelles 80 Israéliens, contre 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël. Selon Israël, 130 otages sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.