Cinq militants d'extrême droite ont été inculpés lundi de "sédition" dans l'enquête sur l'assaut du Capitole. 1:40
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avec AFP , modifié à
C'est une accusation rare : cinq militants d'extrême droite ont été inculpés lundi de "sédition" dans l'enquête sur l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. La justice américaine les soupçonne d'avoir comploté contre le gouvernement américain en empêchant le transfert pacifique du pouvoir.

Une figure clé de l'extrême droite américaine, Henry Tarrio, et quatre autres membres de la milice des "Proud Boys" ont été inculpés lundi de "sédition" pour leur rôle dans l'assaut sur le Capitole le 6 janvier 2021, a annoncé le ministère de la Justice. Les cinq hommes, âgés de 31 à 45 ans et détenus depuis plusieurs mois, faisaient jusque-là l'objet de poursuites pour "association de malfaiteurs" en vue de gêner une procédure officielle ou pour violences.

Une accusation rarement utilisée

L'accusation de "sédition", très rarement utilisée et passible de 20 ans de prison, va plus loin. Elle implique d'avoir comploté contre le gouvernement ou une de ses lois.

Depuis l'attaque par des partisans de Donald Trump contre le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle de 2020, plus de 810 personnes ont été arrêtées et inculpées, le plus souvent pour intrusion dans un bâtiment fédéral.

Seule une poignée, tous membres d'une autre milice radicale baptisée les "Oath Keepers", font également l'objet de poursuites pour "sédition". En parallèle, une commission d'enquête parlementaire tente de faire la lumière sur le rôle joué par l'ex-président républicain et ses proches dans ce coup de force. Elle doit présenter jeudi ses premières conclusions, lors d'une audition très attendue.

En attendant, l'acte d'inculpation adopté lundi par un grand jury accuse Henry Tarrio et quatre de ses lieutenants d'avoir coordonné l'intrusion d'une centaines de membres de cette milice, créée en 2016, dans le Capitole.

Lui-même n'était pas sur place : deux jours plus tôt, il avait été interpellé pour la destruction d'une banderole "Black Lives Matter" et alors qu'il se trouvait en possession de chargeurs d'arme interdits dans la capitale fédérale. Il avait été remis en liberté le 5 janvier 2021 avec ordre de rester hors de Washington.

Selon l'acte d'accusation, il n'avait pas immédiatement obtempéré et avait même rencontré Stewart Rhodes, son homologue chez les "Oath Keepers", avant de quitter la capitale fédérale.