Allocution de Macron : «C'est pas Valmy non plus», réagit Hervé Morin qui questionne le «rôle des Européens» face à Poutine
Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos, Hervé Morin, est revenu sur l'allocution d'Emmanuel Macron de mercredi soir. Pour l'ex-ministre des Armées, le président a été trop loin, aussi bien dans le ton que dans les mots, notamment lorsqu'il a répondu aux "provocations" de Vladimir Poutine.
Il n'a pas du tout apprécié le ton employé par Emmanuel Macron. Mercredi soir lors de son allocution, le chef de l'État a fait un point sur le contexte international tendu, a annoncé un réarmement du pays et a notamment déclaré : "la patrie a besoin de vous et de votre engagement".
"Il surjoue"
"Je n'ai pas aimé ce ton d'emphase", réagit dans le Grand Rendez-vous Europe 1/Cnews/Les Echos, Hervé Morin. "Un ton du genre du sang et des larmes... C'est pas Valmy quoi ! [La bataille de Valmy (1792) est considérée comme l'une des plus décisives de l'Histoire de France. Elle marque l'abolition de la royauté et la proclamation de la Première République, ndlr]" "Il surjoue, il y a une sorte de mise en scène", dénonce encore l'ex-ministre des Armées (2007-2010).
Mais pour le président du conseil régional de Normandie, le pire est reste encore l'escalade verbale entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. Le premier disant du second qu'il est "un impérialiste révisionniste", tandis que le maître du Kremlin compare le chef de l'État à Napoléon.
"Est-ce qu'il s'agit d'exciter la bête ?"
"Est-ce qu'il s'agit d'exciter la bête ?" questionne Hervé Morin. "On a en face de nous quelqu'un dont la rationalité nous échappe. [...] Est-ce qu'on a besoin d'être dans une provocation, d'être facteur d'escalade ? Quelle doit être notre mission et notre rôle, nous les Occidentaux, nous les Européens ? Notre rôle, c'est d'essayer de trouver les voies et moyens pour qu'on obtienne le plus rapidement possible un cessez-le-feu et un processus de paix. Est-ce qu'on obtient un processus de paix et un cessez-le-feu en provoquant Poutine via les médias ? Certainement pas", martèle-t-il.
Et de questionner d'autant plus : "est-ce qu'on a besoin d'inquiéter excessivement nos compatriotes en leur disant grosso modo la menace ultime aux frontières de la France c'est la Russie ?"