Lesbos 1:22
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Pierre Herbulot édité par Coline Vazquez
Sur l’Île grecque de Lesbos, les migrants ne cessent d'affluer par la mer, tandis que la Turquie a déployé un millier de policiers à sa frontière, espérant empêcher la Grèce de les repousser. De leurs côtés, les milices d'extrême droite font la loi et s'en prennent aux humanitaires sur place. Europe 1 s'est rendue sur place.

Le climat se tend un peu plus chaque jour à Lesbos, alors que les migrants ne cessent d'affluer par la mer sur l’Île grecque. De nouveaux heurts ont éclaté vendredi matin à la frontière turque, entraînant des tirs de de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre face aux jets de pierre des migrants.

Ils sont un millier de policiers déployés par la Turquie le long de la frontière dans le but d'empêcher la Grèce de repousser les migrants. Ces derniers continuent d'accoster tous les jours à l'image de ce gigantesque bateau militaire qui était ancré à l'entrée du port de Mytilène ce vendredi et à l'intérieur duquel se trouvaient des centaines de migrants, bientôt reconduits à la frontière via le continent.

"Je trouve ça dangereux ces gens ont pris le pouvoir"

Mais malgré la situation à Lesbos, les humanitaires n'ont pas la force de s'insurger. Ils sont trop occupés à éviter de se faire tabasser par les milices d'extrême droite qui font la loi sur l'île, comme le raconte un habitant : "Ils déambulent en ville, ils vont au camp de Mória [principal camp de migrants et de réfugiés sur l'île de Lesbos] et disent : 'Montre ton visage sinon tu ne passes pas'. Je trouve ça dangereux, ces gens ont pris le pouvoir", déplore-t-il. Prenant peur, presque tous les associatifs se sont enfuis, confie l'un d'entre eux.

Une situation qui divise au sein de l’île, où les locaux ne savent pas toujours quoi en penser. "Les deux camps ont les mêmes droits. Je ne veux blâmer personne. Les gens en ont marre et surtout, maintenant, avec toutes ces choses racistes qui se passent dans le pays c'est très compliqué de dire qui sont les méchants et qui sont les gentils", explique l'un d'entre eux. Loin de ces considérations, un nouveau bateau plein de migrants à accosté au nord de l’île, jeudi soir. Sur cette même crique où un enfant est mort noyé en début de semaine.