D'après les Nations Unies, 20.000 migrants se sont massés à la frontière entre la Turquie et la Grèce. 1:32
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Pierre Herbulot (depuis Kastanies), édité par Ugo Pascolo
L'ouverture de la frontière entre la Turquie et la Grèce par Recep Tayyip Erdogan a crée des tensions dans cette zone, mais aussi une guerre de communication. D'après notre reporter sur place, il s'y livre une bataille d'images très politique entre les deux pays, au milieu de laquelle se trouve 20.000 migrants. 
REPORTAGE

La situation est loin de s'apaiser à la frontière entre la Turquie et la Grèce. Depuis que Recep Tayyip Erdogan a ouvert sa frontière dans un contexte de tensions croissantes en Syrie, ce sont quelque 20.000 migrants qui tentent de rallier l'Europe, pris entre deux feux d'une guerre de communication que se livrent Ankara et Athènes. Pour comprendre au mieux la situation, Europe 1 s'est rendu à Kastanies, une petite ville grecque de 1.000 habitants collée à la Turquie.

Des accusations de tirs à balles réelles sur les réfugiés

Ce mercredi, comme chaque jour depuis le début de la semaine, c'est la même ritournelle : les autorités turques accusent les policiers grecs d'avoir ouvert le feu à balles réelles sur les réfugiés qui tentent d'entrer en Europe, faisant par la même un nombre indéfini de morts. De con côté, la Grèce dément et accuse Ankara de fabriquer de fausses informations, alors que des vidéos de tirs circulent sur les réseaux sociaux.

Une instrumentalisation de la presse

Dans cet imbroglio des deux côtés des barbelés qui délimitent les pays, la seule certitude est qu'une guerre d'images est en cours. Et dans ce conflit, la Grèce n'hésite pas à instrumentaliser la presse d'après notre reporter sur place. Avec une centaine d'autres journalistes, il a été invité ce mercredi matin à se rapprocher des barbelés pour voir comment "les policiers et les militaires défendent la frontière contre les migrants qu'ont laissé passer les turcs."

Une sortie encadrée donc, avec interdiction de trop s'approcher ou de parler aux demandeurs d'asile, avant de faire demi-tour au premier tour de gaz lacrymogène. Et impossible d'y retourner plus tard dans la journée : une patrouille de militaires barrant la route.