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Nicolas Feldmann, édité par Rémi Duchemin , modifié à
Dans les rues de Beyrouth, où les traces des deux explosions qui ont ravagé la ville mardi restent évidemment visibles, l’annonce d’une aide d’urgence de 250 millions d’euros décidée dimanche par une trentaine de pays est accueillie avec soulagement par la population. Mais aussi avec prudence.
REPORTAGE

"Le Liban n’est pas seul". Six jours après l’explosion qui a touché la capitale du pays, une trentaine de chefs d’État, de gouvernement, se sont réunis dimanche en visioconférence pour débloquer une aide pour le Liban de 250 millions d’euros avec quatre priorités : la santé, l'alimentation des Libanais, la réhabilitation des écoles touchées et celle des logements ravagés. Une aide bienvenue dans les rues de Beyrouth.

250 millions d’euros. Pour Youssef cela fait beaucoup d’argent. L’homme est bénévole dans une ONG de la capitale et quand lui demande où doit aller en priorité cette aide, il montre les fenêtres sans vitre d’un immeuble face à lui. "Ce dont on a vraiment besoin, c’est de matériaux pour reconstruire les maisons, remodeler Beyrouth", assure-t-il. "De la nourriture, ça, on en a assez. Maintenant, on doit reconstruire. Les gens à Beyrouth sont forts, ils ont des maisons détruites. Donc on doit les aider, reconstruire tout cela."

"On veut que des personnes regardent tout dollar ou euro qui va être investi sur place"

Mais pour financer la reconstruction, la trentaine de bailleurs de fonds prévient ; l’aide doit aller directement à la population avec, précisent-ils, "un maximum d’efficacité et de transparence". Joseph manifeste depuis deux jours contre cette classe politique qu’il qualifie comme tant de Libanais, de corrompue. Il n’en attendait pas moins. "On ne veut pas qu’ils le donnent aux politiciens, on veut que des personnes de ces Etats, la France, l’Amérique, on veut qu’ils viennent ici, qu’ils soient présents, qu’ils regardent tout dollar ou euro qui va être investi sur place", réclame le jeune homme.

Des réformes pour plus de transparence, c’est ce qu’ont aussi réclamé les bailleurs de fonds pour débloquer une aide bien plus importante : 11 milliards de dollars promis il y a deux ans pour relancer l’économie.