Reconnaissance d’un État palestinien : un millier de personnes réunies à Paris pour dire «non»
Un millier de personnes se sont rassemblées à Paris pour demander à Emmanuel Macron de renoncer à une reconnaissance sans condition d’un État palestinien. Familles d’otages, personnalités et intellectuels dénoncent une décision jugée prématurée à quelques jours du discours du président à l’ONU.
La contestation monte. Ce mecredi 17 septembre, environ un millier de personnes se sont rassemblées à la Maison de la Chimie pour réclamer à Emmanuel Macron de renoncer à reconnaître un État palestinien "sans conditions". Selon un sondage Ifop commandé par le Crif, 78% des Français se disent opposés à une telle initiative.
Sur place, les prises de parole politiques et publiques se succèdent. Parmi elles, celle de Ruth Amiel, tante d’un otage détenu par le Hamas depuis le 7 octobre. "Je n’ai pas vu qu’il avait fait quelque chose pour ramener nos otages. Alors il s’occupe à faire un État pour les Palestiniens, tant mieux pour lui, si le Hamas c’est un État. Mais pour moi, ce n’est qu’un groupe de terroristes", déplore-t-elle.
"C'est contribuer au 7 octobre en y ajoutant sa pierre"
Au cœur des critiques : l’écart entre les conditions posées par Emmanuel Macron et la réalité. Le président avait affirmé qu’aucune reconnaissance ne pouvait intervenir tant que les otages ne seraient pas libérés, que le Hamas ne serait pas démantelé et qu’un certain nombre d’États arabes ne reconnaîtraient pas Israël. Or, aucune de ces conditions n’est aujourd’hui remplie.
"Notre président oublie le terrorisme qui s'est passé en France. Et là, c'est oublié le 7 octobre. C'est une reconnaissance pour des terroristes, pour cette organisation du Hamas", a regretté Sandra Ifrah, membre de l'association France-Israël.
Le philosophe Michel Onfray, présent à la tribune, s’inquiète d’une décision qui enverrait selon lui un signal dangereux. "Quand vous avez des gens qui égorgent des innocents. Il ne faut pas leur dire 'vous avez bien raison, on vous a entendu et d'ailleurs on va activer le processus de reconnaissance de l'État palestinien puisque c'était ça que vous souhaitez'. C'est contribuer au 7 octobre en y ajoutant sa pierre", estime-t-il.
Les organisateurs espèrent désormais convaincre Emmanuel Macron de reporter toute annonce. Le chef de l’État doit préciser sa position devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 22 septembre prochain.