Des communes du Nord de la France plongées dans le noir après des vols de câbles de cuivre
Au nord de Valenciennes, plusieurs communes sont confrontées à une série de vols de câbles de cuivre, plongeant des quartiers entiers dans le noir. “C’est une catastrophe", déplorent les habitants de Condé-sur-l’Escaut où 44 lampadaires ont été vandalisés.
Dans le nord de la France, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur : le vol de cuivre. Ce type de délit, qui touche des infrastructures publiques, des entreprises privées et même des particuliers, est désormais un véritable fléau. Ce métal, prisé pour sa valeur marchande, est facilement récupéré dans les câblages électriques, les tuyaux de plomberie ou encore les équipements industriels abandonnés.
Selon les rapports de la police locale, les malfaiteurs visent de plus en plus des installations électriques, des bornes de recharge, mais aussi des infrastructures publiques comme les lignes téléphoniques ou les câbles ferroviaires.
“C’est une catastrophe”
Plusieurs communes du Nord, autour de Valenciennes, n’ont plus d’éclairage pour circuler dans certaines rues. Près de 44 lampadaires ont été vandalisés à Condé-sur-l’Escaut, où 8 quartiers sont plongés dans le noir à cause du vol des câbles de cuivre. “C’est une catastrophe, on ne peut plus voir qui se promène dans la cité…Et ça devient très dangereux. Il fait noir, très noir. On ne sort plus car on ne sait pas sur qui on peut tomber, on n’a pas de lumière", s'indignent Arthur et Jennifer.
Et ce n'est pas avec une lampe de téléphone qu’on va éclairer énormément. Avant, on sortait discuter avec les voisins, avec la lumière. Mais là dans le noir, vous allez discuter avec qui. Tout le monde rentre chez eux”, déclarent ces deux riverains très agacés. Certains habitants impactés dorment même la fenêtre ouverte pour entendre le moindre bruit suspect.
Les conséquences des vols de cuivre sont particulièrement graves sur les infrastructures. Par exemple, le vol de câbles électriques dans les quartiers urbains peut entraîner des pannes de courant, privant des milliers de personnes d’électricité pendant plusieurs heures. Les lignes de téléphone et les systèmes de transport, comme les trains, peuvent également être perturbés, créant un chaos qui affecte non seulement la vie quotidienne des citoyens, mais aussi l'économie locale.
“9.000 euros la tonne"
“On est sur 67.000 euros de câblage, on a fait ressouder toutes les plaques des candélabres. Ça représente 25.000 euros de travaux supplémentaires. Ce sont des personnes qui connaissent bien le territoire. C’est lucratif pour les voleurs. Au regard, du tarif du cuivre aujourd’hui c’est intéressant”, a déploré Gregory Lelong, maire de Condé-sur l’Escaut.
“On est à 9.000 euros la tonne. À cause de ce type de larcin, on va devoir faire l’impasse sur certains investissements dans la commune”, relate l’élu.
Le cuivre est en effet un métal précieux, recherché en raison de ses qualités de conductibilité électrique et thermique, mais aussi pour sa valeur en tant que matière première recyclable. Le prix du cuivre sur les marchés internationaux fluctue, mais reste relativement élevé, ce qui attire les voleurs.
Ce type de criminalité est également associé à des pratiques dangereuses. En effet, les voleurs de cuivre prennent souvent d’énormes risques pour dérober les métaux. L’escalade sur des pylônes électriques ou la découpe de câbles sous tension peuvent entraîner des accidents mortels. Face à cette problématique, des solutions se mettent en place. Les autorités locales et les entreprises ont commencé à renforcer la sécurité de leurs infrastructures, en ajoutant des dispositifs anti-vol sur les câblages, mais aussi en installant des caméras de surveillance.