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Stéphane Burgatt avec AFP
La jeune femme de 24 ans qui était en état de mort cérébrale après avoir été touchée chez elle dimanche à Marseille par une rafale de kalachnikov tirée à l'aveugle, est décédée ce mardi, a indiqué la procureure de la République de Marseille.

La jeune femme de 24 ans qui était en état de mort cérébrale après avoir été touchée chez elle dimanche à Marseille par une rafale de kalachnikov tirée à l'aveugle, est décédée ce mardi, a indiqué la procureure de la République de Marseille. Cette jeune femme a été atteinte à la tête dimanche vers 23h par des tirs de kalachnikov alors qu'elle se trouvait à son domicile avec sa mère, dans sa chambre, au 3e étage d'un immeuble situé dans une cité du 10e arrondissement, dans le sud-est de Marseille.

"C'est un drame absolu"

"C'est un drame absolu", a déploré sur France Bleu le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en déplacement à Marseille ce mardi. "La balle l'ayant atteinte a traversé un contre-plaqué de bois situé en bas de la fenêtre baie vitrée", a précisé la procureure de la République Dominique Laurens dans un communiqué. "Transférée à l'hôpital, grièvement blessée au niveau de la tête avec un pronostic vital engagé, celle-ci est décédée au petit matin (mardi) à l'hôpital", a ajouté la magistrate.

Trois autres appartements ont été touchés par ces tirs survenus au pied d'un groupe d'immeubles à Saint-Thys, quartier classé prioritaire, où se trouve un point de trafic de stupéfiants "qui était manifestement ciblé", avait expliqué lundi la préfète de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camilleri. L'appartement d'"une dame habitant au 4e étage âgée de 79 ans, celui d'un homme habitant au 5e étage âgé de 71 ans et celui d'une dame habitant dans un autre bâtiment, au-dessus de la pharmacie, âgée de 86 ans" ont été atteints par des balles, sans que leurs habitants ne soient blessés physiquement.

Vingt-trois douilles de kalachnikov retrouvées sur place

Vingt-trois douilles de kalachnikov ont été retrouvées sur place. Aussi, même si, selon la magistrate, "la jeune femme apparaît comme une victime 'collatérale'", la troisième depuis le début de l'année à Marseille, "l'intention d'homicide prémédité est caractérisée par le passage à l'acte". Depuis janvier, une quarantaine de personnes ont été tuées dans des violences liées au narcobanditisme à Marseille, une situation qualifiée de "bain de sang" par les autorités.

Lundi soir, un homme de 55 ans a lui été tué par balles dans un quartier du nord de Marseille, a-t-on appris de sources policières. En 2023, ces violences ont déjà fait deux victimes collatérales, une femme de 43 ans et un homme de 63 ans. Avec cette nouvelle victime de 24 ans, "on a atteint le degré ultime" de ces violences, a dénoncé Dominique Laurens.