Maëlys : des indices troublants mais pas d'aveu

© PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Pierre de Cossette, édité par A.H. , modifié à
Maëlys, 9 ans, reste introuvable, plus d'une semaine après sa disparition. Pour les gendarmes, l'enquête est particulièrement complexe, car elle poursuit plusieurs objectifs à la fois.

L'homme de 34 ans, mis en examen pour enlèvement et séquestration dans l'affaire de la disparition de Maëlys, a passé sa deuxième nuit en détention. Dans cette enquête, c'est l'espoir tenace de retrouver la fillette de 9 ans saine et sauve qui dicte leur conduite aux gendarmes. 

Des indices troublants et concordants. Alors au premier doute sérieux sur cet invité de dernière minute au mariage, auquel participait également la famille de Maëlys, les gendarmes l'ont placé en garde à vue. Il faut dire que plusieurs indices sont concordants, et pour le moins troublants. Au lendemain de la fête, l'homme a entièrement lessivé de fond en comble son véhicule, justifiant ce nettoyage par l'imminence de sa vente. Or, une trace d'ADN de Maëlys a été retrouvée sur le tableau de bord.

 

Par ailleurs, on sait que le trentenaire, venu seul au mariage, a fait un aller-retour pendant la soirée à son domicile pour changer son short, qu'il venait de tâcher de vin. Mais les enquêteurs ne sont toujours pas parvenus à mettre la main dessus. Enfin, le suspect présentait au moment de sa première audition des griffures au bras et au genou. Selon lui, celles-ci sont dues à des travaux de jardinage effectués près de framboisiers. Or, sa mère affirme que le suspect n'est pas du genre à jardiner.

Retrouver Maëlys, coûte que coûte. Alors dans une affaire criminelle classique, où la victime aurait été retrouvée, les enquêteurs auraient sans doute attendu avant d'interpeller le suspect, car l'on peut alors se donner le temps de trouver le coupable du crime. Mais dans cette affaire, la priorité est évidemment de savoir où se trouve Maëlys, et peut-être de lui sauver la vie. Pas le temps de placer le suspect sur écoute sans attirer l'attention, ni d'examiner ses faits et gestes, de guetter le moment où il pourrait se trahir, d'obtenir la preuve irréfutable. C'est une course contre la montre. Il faut interpeller et interroger, quitte à abattre ses cartes.

"On a face à nous un homme 'élastique'", indiquait lundi à Europe 1 une source proche du dossier. Une expression imagée pour résumer l'attitude du suspect qui a réponse à tout, mais pas à LA question qui obsède magistrats et gendarmes : Où est Maëlys ? Après 200 auditions, autant de signalements après l'appel à témoins, et une quarantaine de perquisitions, les gendarmes viennent de créer une cellule d'enquête, prête à s'inscrire dans le temps long.