Disparition de Maëlys : ce que l'on sait du suspect

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A.H. avec Rémy Pierre et Justin Morin , modifié à
Dimanche, un homme de 34 ans, qui avait déjà été interrogé par les enquêteurs, a été mis en examen pour enlèvement et séquestration. Lundi, il a reconnu que Maëlys était entrée dans son véhicule.

Maëlys, 9 ans, est toujours portée disparue, plus d'une semaine après le mariage auquel elle participait avec sa famille à Pont-de-Beauvoisin, en Isère. Dimanche, l'enquête s'est accélérée avec la mise en examen d'un homme de 34 ans, pour "arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineur" de moins de 15 ans, a annoncé le procureur de la République de Grenoble. Dans la foulée, le suspect a été placé en détention provisoire.

L'homme avait déjà été interpellé jeudi matin, avec un ami, et placé en garde à vue. Mais faute d'éléments à charge suffisants à ce stade de l'enquête, les deux hommes avaient été remis en liberté. Zoom sur le profil de ce trentenaire énigmatique sur qui pèsent de nombreux soupçons.

Un homme "sympathique", condamné pour des délits de droit commun

Selon les informations d'Europe 1, l'homme est actuellement sans emploi et vivait jusqu'alors de petits boulots dans le milieu de la restauration, mais il était récemment en arrêt maladie. Célibataire, il habite chez ses parents à Domessin, un petit village de Savoie, frontalier de Pont-de-Beauvoisin où il est bien connu des habitants. Ancien militaire, dresseur de chiens, il est surtout connu pour cette dernière activité parce qu'il continuait d'accueillir et de dresser des bergers belges malinois, une race de chiens bien particulière utilisée par les forces de l'ordre comme renifleurs d'explosifs ou de drogue. Ironie du sort, le suspect est lui-même connu pour des petites infractions liées aux stupéfiants.

Sa page Facebook, rapidement suspendue, a aussi révélé sa grande passion pour les sports de combat et notamment pour la boxe thaïlandaise. Son ancien professeur se souvient très bien de lui, le qualifiant d'intègre, de rigoureux dans l'effort et doté d'un caractère bien trempé. 

Interrogés par Europe 1 lundi, des voisins se disent "surpris" par cette mise en examen et décrivent un homme "sympathique", se promenant régulièrement avec ses chiens. 

Lundi matin, devant les enquêteurs, il a justement déclaré que Maëlys "était entrée dans le véhicule avec un petit garçon, sur la banquette arrière, pour voir si son chien (celui du suspect, ndlr) était dans le coffre", a indiqué son avocat, Me Bernard Méraud. Pour l'heure, on ignore encore qui est ce petit garçon.

Dimanche, le suspect avait été invité par le marié à partager le vin d'honneur. Les deux hommes se connaissaient depuis peu. Finalement, le suspect, venu seul, avait prolongé la soirée, à laquelle participait également la famille de la petite Maëlys.

On sait par ailleurs que le trentenaire avait été condamné à plusieurs reprises, il y a une dizaine d'années, pour des dégradations et des voies de faits.

Un faisceau d'éléments troublants

Le suspect, qui clame toujours son innocence et évoque "un malheureux concours de circonstances", a donc reconnu lundi que la fillette était montée à bord de son véhicule. Une trace ADN de la fillette de 9 ans a été relevée "sur un élément de commande du tableau de bord" de la voiture, a précisé Me Bernard Méraud. Face aux gendarmes, l'homme a également reconnu avoir lessivé de fond en comble son véhicule le lendemain du mariage. "Effectivement, mon client reconnaît, affirme, ne cache pas, qu'il a procédé au lavage de son véhicule dimanche après-midi pour la simple et bonne raison que ce véhicule devait être vendu dans la semaine, que c'était prévu, que l'acquéreur a été identifié et a confirmé que cette vente devait avoir lieu", avait alors justifié son avocat. 

Le trentenaire a par ailleurs expliqué avoir effectué un aller-retour jusqu'à son domicile au cours de la nuit "pour changer uniquement son short qu'il avait taché de vin", a indiqué son conseil, interrogé par Le Dauphiné libéré. Or, si sa famille atteste que le fils est bel et bien repassé à son domicile, les enquêteurs ne sont pas parvenus, pour l'heure, à mettre la main sur ce fameux short tâché.

Autre élément troublant : le suspect présentait, au moment de sa première interpellation, des griffures au niveau du bras et du genou, qu'il a justifié par du jardinage "au milieu de framboisiers". Or, lors de la première garde à vue du suspect, sa mère, auditionnée par les gendarmes, avait déclaré que son fils ne jardinait pas.

Des explications qui n'ont pas convaincu les deux juges d'instruction, qui l'ont donc mis en examen dimanche. La petite fille, elle, reste introuvable.