Plusieurs zones d'ombre persistent autour de l'incendie qui a ravagé un gîte en Alsace. 1:12
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Tatiana Geiselmann (correspondante en Alsace) / Crédit photo : SEBASTIEN BOZON / AFP , modifié à
De nombreuses zones d'ombre demeurent au lendemain de la mort de onze personnes en situation de handicap après l'incendie du gîte qui les accueillait à Wintzenheim en Alsace. Notamment l'origine exacte de ce départ de feu ou encore le respect de la capacité maximale de la structure.

Il est environ 6h30 du matin mercredi lorsque les flammes commencent à ravager ce gîte de Wintzenheim en Alsace où sont accueillies des personnes présentant un léger handicap mental. 11 personnes manquent d'abord à l'appel avant que le funeste verdict ne tombe : aucun d'entre eux n'a survécu. Et au lendemain de ce drame, les questions défilent, les réponses beaucoup moins. 

Car pour l'heure, on ne sait toujours pas précisément ce qui a déclenché cet incendie. La vice-procureure de Colmar a simplement indiqué qu'il s'agissait d'un feu couvant dont l'origine est liée aux caractéristiques du bâtiment. Ce gîte se trouvait, en effet, dans la grange d'un ancien corps de ferme typiquement alsacien et une partie de la structure était à colombages. Les poutres ont donc certainement mis plusieurs heures avant de réellement s'embraser, d'où le terme de feu "couvant". 

Toutes les victimes se trouvaient dans les étages supérieurs 

Toujours est-il que les flammes avaient déjà largement envahi le bâtiment de 500m² lorsque les pompiers sont arrivés au petit matin. 28 personnes se trouvaient à l'intérieur et 17 d'entre elles, qui se trouvaient au rez-de-chaussée et à l'étage supérieur, ont pu s'échapper à temps. En revanche, les 11 personnes qui ont péri se trouvaient toutes dans les parties supérieures du gîte. La propriétaire des lieux avait évoqué l'hypothèse de chambres fermées à clé, ce qui, pour l'heure, n'a pas pu être confirmé. 

Les corps retrouvés doivent être passés au scanner et des analyses ADN seront effectuées pour identifier les personnes décédées, comme l'explique le commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg. "L'axe de travail, c'est vraiment l'intervention de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie) pour identifier les personnes. C'est un gros travail qui va prendre du temps. On va programmer aussi des auditions en coordination avec le parquet, pour avancer dans les hypothèses et dans le travail d'enquête."

L'enquête devrait notamment permettre de savoir si le bâtiment répondait aux normes de sécurité et s'il disposait par exemple d'une alarme incendie. Une incertitude plane aussi sur la capacité d'accueil maximale du gîte. Selon l'adjoint au maire de Wintzenheim, le bâtiment était prévu pour 16 personnes maximum. 28 se trouvaient à l'intérieur.