En Espagne, la justice libère deux "faux" djihadistes, piégés par un indic

Un juge antiterroriste de Madrid a ordonné mercredi la remise en liberté de deux hommes arrêtés fin décembre, soupçonnés d'envisager un attentat
Un juge antiterroriste de Madrid a ordonné mercredi la remise en liberté de deux hommes arrêtés fin décembre, soupçonnés d'envisager un attentat © CURTO DE LA TORRE / AFP
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avec AFP
Un juge antiterroriste madrilène a ordonné mercredi que deux hommes soient remis en liberté après avoir été arrêtés en décembre pour des vidéos qui n'auraient été que le montage d'un indic.

Un juge antiterroriste de Madrid a ordonné mercredi la remise en liberté de deux hommes arrêtés fin décembre, soupçonnés d'envisager un attentat, notamment sur la foi de vidéos qui n'auraient été que le montage d'un indic.
"Les indices qui laissaient entendre que les inculpés étaient des djihadistes se sont évanouis", écrit dans une ordonnance diffusée mercredi le juge chargé de ce dossier, Santiago Pedraz.

Détention provisoire. À quelques jours du Nouvel An, l'arrestation le 27 décembre des deux hommes avait fait grand bruit après la découverte supposée dans le cadre de l'enquête sur ces hommes de vidéos où ils exhibent un fusil de type Ak-47 et un couteau en proférant des menaces et en évoquant "Allah".Une autre montrait aussi un individu encagoulé également armé d'un fusil de type AK-47, devant une image de la Puerta del Sol, la grande place où les madrilènes aiment célébrer le passage à la nouvelle année. Des images jugées assez inquiétantes à l'époque pour justifier leur placement en détention provisoire, le 30 décembre, pour "apologie du terrorisme et stockage de munitions et armes de guerre".

"Lolo", l'indic. Mais depuis, ils avaient selon la presse espagnole clamé leur innocence, assurant être les victimes d'un montage d'un troisième homme, surnommé "Lolo", un indic de la police. Pour obtenir des primes, Lolo devait ramener des informations "extraordinaires", allant peut-être jusqu'à les fabriquer, selon le quotidien El Mundo, qui laisse entendre que les services de renseignement l'avaient ignoré mais que la police de Madrid était tombée dans le piège. Dans ses conclusions, le juge écarte que les suspects soient des djihadistes car "à aucun moment l'enquête ne permet d'établir qu'ils professent une telle idéologie".

Par ailleurs, la diffusion des vidéos sur les réseaux sociaux (qui serait de l'apologie du terrorisme) n'a pu être établie. Le journal El Mundo avait de son côté précisé qu'ils avaient participé à cette vidéo comme à un jeu, poussés par "Lolo". Le juge ne lève cependant pas les charges, attendant l'analyse de l'ensemble des pièces à conviction.