Les vidéos djihadistes de Madrid seraient l'œuvre d'un indic

Police Madrid
Un important dispositif de sécurité avait été déployé à Madrid pour les fêtes de fin d'année. © CURTO DE LA TORRE / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux hommes arrêtés pour leur apparition dans une vidéo prônant des actions terroristes en Espagne auraient été victimes des manipulations d'un indicateur rémunéré par la police.

La découverte d'une vidéo montrant deux hommes faisant l'apologie du djihad devant une image de la Puerta del Sol à Madrid, qui avait alarmé la justice en décembre, pourrait être liée au montage d'un indicateur de la police. Selon le respecté El Mundo, "Lolo", son nom d'indic, avait approché dès l'été les services de renseignement espagnols (CNI) qui avaient fini par conclure que l'information apportée n'avait pas de véritable intérêt et qu'il s'agissait d'un "montage".

Un indic rémunéré pour ses infos. Le journal assure que Lolo, rémunéré mensuellement par la police, devait ramener des informations "extraordinaires" pour toucher une prime, ce qu'il avait cherché à faire en alertant de l'existence d'une cellule djihadiste dont la dangerosité et l'intention de passer à l'acte à Madrid auraient été établies par ces enregistrements vidéo.

Voyant cependant qu'il avait peu de succès avec le CNI, l'homme avait ensuite approché la brigade de renseignement de la police à Madrid. La brigade, qui n'aurait pas été informée par le CNI de ces contacts, avait donc mené son enquête avec l'aide de Lolo et interpellé les deux hommes apparaissant sur ces enregistrements, les Espagnols Edrissa Ceesay Sanuwo et Samir Sennouni Mouh, écroués le 30 décembre alors que l'Europe craignait des attentats pour le Nouvel An.

Des policiers convoqués par la justice. Un juge antiterroriste les avait auparavant inculpés pour "apologie du terrorisme et stockage de munitions et d'armes de guerre", tandis qu'à Madrid, des mesures de sécurité extraordinaires étaient mises en œuvre, même si c'était officiellement sans lien avec ces arrestations. Mais depuis, les deux mis en examen se défendent en assurant que "Lolo" leur avait tendu un piège. Selon eux, il avait lui-même imaginé le scénario pour les vidéos et diffusé l'enregistrement sur internet, assure El Mundo.

Une source proche du dossier interrogée par l'AFP a confirmé vendredi que suite à ces plaintes, le juge en charge du dossier "a convoqué des policiers pour les entendre". Il devra décider dans les prochains jours des suites à donner à l'affaire et déterminer s'il y a eu ou pas montage, a expliqué cette source.