Djihadistes arrêtés en Espagne : découverte de vidéos montrant la Puerta del Sol

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Les Madrilènes célèbrent chaque année en masse le Nouvel An sur la célèbre "Puerta del Sol". © PEDRO ARMESTRE / AFP
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avec AFP , modifié à
Des enquêteurs espagnols ont découverts, après l'arrestation de deux djihadistes présumés, une vidéo à caractère islamiste où apparaît notamment la célèbre place Puerta del Sol à Madrid.

Des enregistrements vidéo montrant deux djihadistes présumés exhibant des armes et comprenant une image de la célèbre place de la Puerta del Sol à Madrid, ont été retrouvés par la police, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. "Il y a des images de vidéo qui montrent des hommes avec des capuches, des armes, devant la Puerta del Sol", la place où les Madrilènes célèbrent chaque année en masse le Nouvel An, a indiqué cette source. La découverte fait suite à l'arrestation mercredi à Madrid de deux hommes de nationalité espagnole, poursuivis pour "apologie du terrorisme" sur internet.

Un fusil d'assaut. Les perquisitions qui ont suivi ont permis de découvrir des chargeurs de fusil d'assaut de type AK-47 et des munitions, cachés au fond d'un terrain vague dans le sud de Madrid. Les enquêteurs ont également découvert ces vidéos, où les suspects brandissent un fusil et un couteau, a révélé le quotidien La Razon. Les suspects, apprend-on de source judiciaire, avaient aussi créé pour ces vidéos une mise en scène avec un drapeau noir de l'organisation Etat islamique et la musique de fond similaire à celle qui est employée dans les vidéos de l'EI. Les deux hommes manipulent devant la caméra le fusil d'assaut et un couteau de grande taille.

177 arrestations depuis 2015. De là à considérer qu'ils étaient prêts à commettre un attentat contre la Puerta del Sol, il y a un pas que l'on ne peut pas franchir, a estimé cette source judiciaire, en précisant qu'aucun autre élément de préparation concret n'avait pour l'instant été découvert. Depuis 2015, l'Espagne a arrêté 177 suspects en lien avec ses enquêtes sur le terrorisme de nature islamiste. La plupart sont néanmoins poursuivis pour de simples actes de propagande ou de recrutement pour le compte de l'EI ou de "l'auto-endoctrinement" terroriste sur les réseaux sociaux, une qualification pénale qui existe dans le pays depuis 2015. La découverte de mercredi serait donc de nature plus inquiétante car les suspects ont pu se procurer une arme de guerre, dont les enquêteurs devront désormais déterminer l'origine.

200 départs pour l'EI. L'Espagne, frappée par une vague d'attentats qui avait fait 191 morts dans des trains de banlieue de Madrid le 11 mars 2004, est actuellement relativement épargnée par le phénomène des combattants partis pour rejoindre l'EI. Les autorités estiment que seuls 200 Espagnols sont allés combattre à l'étranger dans les rangs de groupes djihadistes, contre plusieurs centaines de départs depuis la France ou la Belgique. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a assuré vendredi lors d'une conférence de presse que "les risques ne sont ni plus ni moins élevés" qu'en 2015, lorsque le seuil d'alerte antiterroriste avait été élevé au niveau quatre sur cinq.

Un important dispositif de sécurité pour les fêtes. Madrid et Barcelone ont cependant pris des mesures de sécurité extraordinaires. Ainsi, le quartier de la Puerta del Sol sera bouclé et les Madrilènes qui voudront y accéder pour célébrer le changement d'année feront l'objet de contrôles individuels. Camions de police, jardinières et plots bloqueront les accès pour éviter le passage de poids-lourds semblables à ceux utilisés pour des attentats contre la foule à Nice et Berlin. Dans la capitale, ces camions seront interdits à proximité des parcours des traditionnels défilés de Rois Mages de début janvier.