Cévennes meurtre fugitif 1:25
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Stéphane Frangi, avec AFP, édité par Mathilde Durand , modifié à
Quarante-huit heures après le double homicide commis dans une scierie, le tireur présumé est toujours en fuite. L'homme, âgé de 29 ans, aurait emporté avec lui un fusil de sniper "d'une particulière dangerosité", selon le procureur de Nîmes, Eric Maurel. Il appelle à une "reddition pacifique". 

La traque continue dans les Cévennes. L'employé d'une scierie qui a abattu son patron et un de ses collègues avant de prendre la fuite en forêt, il y a 48 heures, est toujours recherché. Fin connaisseur des lieux, il reste introuvable. Dans le village du Plantier, lieux du drame, les 259 habitants sont sous cloche et sous protection militaire. Près de 300 gendarmes sont mobilisés et de lourds moyens ont été déployés : rotations d'hélicoptères avec caméra thermique, chiens pisteurs, cartographes et unité du GIGN.

Armé en cavale

La mobilisation est importante car le profil du fugitif inquiète et se précise. Le tireur présumé serait un adepte de la chasse et du tir sportif. Forcé d'abandonner son rêve d'intégrer l'unité des tireurs d'élite de l'armée, l'homme de 29 ans aurait fait l'acquisition légalement d'un fusil de sniper. Une arme qu'il aurait emporté dans sa cavale, redoute le procureur de Nîmes, Eric Maurel.

"Si c'est celle que l'on pense, c'est une arme d'une particulière dangerosité, qui a une portée de tir d'environ 300 mètres et qui est particulièrement dévastatrice", a précisé le procureur, ajoutant qu'elle "peut être particulièrement précise, si elle est munie des appareils de visée qui lui correspondent."

Les perquisitions ont permis de mettre en évidence des récriminations contre diverses personnes, "pas simplement d'ailleurs des personnes du village, mais d'autres aussi, y compris des institutionnels", a indiqué Eric Maurel. Une douzaine d'armes ont été retrouvées ainsi que 3.300 munitions de tous calibres.

Appel à la reddition

A l'occasion de sa conférence de presse mercredi, le procureur de la République de Nîmes, a adressé un message directement à l'homme en fuite. "Le seul message, bien entendu, que je peux lui adresser, c'est de revenir à la raison, de déposer des armes et de venir s'expliquer dans le cadre d'une reddition pacifique", a-t-il assuré.

Le village du Plantier, 260 habitants, reste sous protection militaire. Il est déconseillé aux habitants de sortir, au cas où l'homme reviendrait dans la commune. Marié avec une femme originaire du village, il est également père d'un enfant. Une cellule psychologique est ouverte sur place pour les habitants et le maire redoute les jours d'après, où les familles du tireur et des victimes pourraient être amenées à cohabiter.