Le Stade Jean Jaurès aux Lilas, où Kewi est décédé le 4 octobre 2019
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Cédric Chasseur , modifié à
Une semaine après le décès de Kewi, tué à coup de couteau devant un stade des Lilas, un millier de personnes se sont rassemblées, entre douleur et colère. Unies contre la violence, elles réclament justice pour l'adolescent de 15 ans.
REPORTAGE

Il y avait beaucoup d'émotion dimanche matin dans les rues du Pré Saint-Gervais. C'est dans cette commune de Seine Saint-Denis qu'est partie la marche blanche en hommage à Kewi, ce lycéen tué de plusieurs coups de couteau le 4 octobre dernier. Derrière une banderole avec le portrait de l'adolescent, où figurait le message "Unis contre la violence, justice pour Kewi", le cortège silencieux s'est élancée en direction des Lilas où l'adolescent de 15 ans est mort en tentant de s'interposer lors d'une rixe, en marge d'un cours d'EPS.

L'émotion de ses amis

En première ligne, la maman de Kewi n'a pu retenir ses larmes. Ses sanglots ont lancé la marche en hommage à son fils. La famille, qui plus tôt cette semaine avait interpellé sur Europe 1 le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer, a reçu de nombreux soutiens, à commencer par les amis du jeune garçon. Les yeux rougis, certains portaient un T-shirt arborant le visage de Kewi. D'autres, comme Nouella, tenait une rose blanche à la main, symbole de pureté et d’innocence. "On veut montrer qu'on est là pour eux, qu'on aimait vraiment Kewi", déclare-t-elle.

Comme Nouella, Aya a grandit avec l'adolescent de 15 ans. Présente dans ce mouvement, elle souhaite "que cela ne se reproduise plus". Comme tous ses camarades, elle "ne veut pas qu'il y aie encore un mort ou des blessés."

La colère des mamans

Le cortège est aussi composé d'enseignants des collèges et des lycées de la ville. Dans deux établissements, le lycée Paul Robert et le collège Marie Curie, ils ont cessé le travail et décideront lundi de la suite de leur mouvement. Il y a aussi des mères de famille en colère. Comme Nawel, dont le fils jouait encore au foot avec Kewi la veille du drame. Elle estime que cela ne peut plus durer, parce que "ce sont des familles endeuillées, des amis tristes, et par ricochet des mamans en colère." Nawel ne peut imaginer "la douleur" de la famille de la victime. "Ce n'est pas possible, pas à 15 ans. Cela ne doit plus jamais arriver."

A midi, les participants de cette marche sont arrivés devant le stade où l'adolescent s'est fait poignarder il y a une semaine. C'est là qu'une minute de silence à été observée dans le recueillement. Avant que la famille de Kewi, très émue, ne prenne la parole pour remercier le millier de personne venu les soutenir.