Gabriel Lattanzio, professeur d'anglais aux Lilas (1280x640) Europe 1
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Cédric Chasseur , modifié à
Gabriel Lattanzio, professeur d'anglais au lycée Paul-Robert des Lilas et délégué Snes-FSU, dénonce sur Europe 1 la "banalisation des rivalités territoriales" en Seine Saint-Denis, après le meurtre d'un ado de 15 ans vendredi dernier.
INTERVIEW

Depuis trois jours, les enseignants du collège Marie-Curie et du lycée Paul-Robert aux Lilas exercent leur droit de retrait. Ils protestent contre l'insécurité qui règne autour de leurs établissements, après le meurtre vendredi dernier d'un adolescent de 15 ans, poignardé mortellement pendant un cours d'EPS. Invité du Grand Journal du Soir sur Europe 1, mercredi, Gabriel Lattanzio, professeur d'anglais au lycée Paul-Robert, dénonce "la banalisation des rivalités territoriales".  

"Il n'y a plus de vivre ensemble" 

Pour illustrer son propos, ce délégué Snes-FSU revient sur un épisode marquant de l'été 2018 : le titre de champion du monde de football de l'équipe de France. "Lors de la Coupe du Monde, ils ont tous célébré quand Kylian MBappé ou Benjamin Pavard ont marqué un but. Sitôt cela fini, ils sont avant tout quelqu'un du Pré (Le Pré-Saint-Gervais) ou des Lilas."

Un constat "dramatique" pour ce professeur d'anglais, qui regrette le manque "de liant" et "de vivre ensemble" dans certains quartiers de Seine Saint-Denis. "Quand ils viennent d'une ville plutôt qu'une autre, ils ne se parlent pas", déplore encore Gabriel Lattanzio, qui regrette l’absence "du sens de la solidarité chez cette jeunesse".

"J'ai peur pour leurs vies"

S'il affirme que ses élèves "ont énormément de qualités", Gabriel Lattanzio conçoit que ces jeunes ont une expérience différente des adolescents de leur âge. "Aujourd'hui, j'ai peur pour leurs vies. Et dans un climat où on a peur pour leurs vies, on n'étudie pas aussi bien qu'au centre de Paris." 

Invité à interpeller Jean-Michel Blanquer, qui sera l'invité de Sonia Mabrouk, jeudi, sur Europe 1, ce professeur d'anglais aux Lilas a simplement voulu relayer l'une des questions que les parents d'élèves lui posent : "Combien de morts de jeunes causées par des jeunes faudra-t-il avant que l'État n'agisse de façon sérieuse ?" Gabriel Lattanzio avoue "ne pas avoir de réponse".