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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur le match disputé de Rugby qui a opposé les jeunes Bleus aux Anglais. Selon elle, peu importe le tableau d’affichage, ce sont les Bleus qui ont gagné.

L’Angleterre remporte la coupe d’automne de rugby avec sa victoire 22 à 19 après prolongation contre le XV de France. Mais pour Virginie Phulpin, ce sont les Bleus qui ont gagné ce dimanche.  

Le XV de France est passé à 20 secondes d’une victoire aussi inattendue qu’héroïque. Mais ce sont bien les Bleus qui ont honoré ce rendez-vous. Vous les avez vu pérorer, vous, les Anglais, au coup de sifflet final ? Ça ressemblait plus à un immense soulagement après être passés à deux doigts de jouer les dindons de la farce. Oui, vous savez, la farce, la mascarade… Les mots doux avec lesquels la presse anglaise parlait de ce match quand elle a découvert que les Français alignés seraient des petits jeunes en manque de repères à ce niveau-là. 

La seule question que se posaient les Anglais ce dimanche matin, c’était quelle ampleur aurait la déculottée qu’ils allaient infliger aux Bleus. C’est marrant de ne toujours pas avoir compris que dans ces rencontres entre rivaux ancestraux, piquer l’adversaire dans sa fierté, c’est le meilleur moyen de démultiplier ses forces. Ils l’avaient déjà fait avant le Tournoi des six nations, ils s’en sont mordu les doigts. Là, ils ont bêtement recommencé, et ils sont passés tout près de la même punition.

Même si "passer tout près", en sport, ça ne veut rien dire. Mais quand vous êtes vice-champions du monde, que vous êtes tellement sûrs de vos forces que vous avez du mal à trouver des idées nouvelles sur le terrain, gagner petitement au bout de la prolongation, Virginie Phulpin appelle ça une "défaite anglaise".  

Ça ne peut pas être que la fierté et l’orgueil qui ont fait avancer les Français dans ce match.  

Ces petits Bleus ont tous eu la même réaction à la fin de ce crunch. Il n’y a pas d’équipe de France B ou C. Il n’y a qu’un XV de France. Ça prouve deux choses. Oui, ça les a touchés au cœur, ces moqueries d’avant match. Et ils ont su réagir à l’unisson, avec une vraie solidarité.

Mais ça prouve aussi que Fabien Galthié a réussi, en quelques mois, à construire un groupe. Pas juste 15 joueurs capables de battre les meilleurs, mais un groupe entier qui assimile ensemble ce que le sélectionneur met en place, un style de jeu commun à tous. Avec notamment une défense de fer. On l’a vue avec les titulaires habituels, on l’a revue hier.

N’oublions pas non plus que ces jeunes poussent ne sortent pas de nulle part. Ils ont gagné deux coupes du monde des moins de 20 ans, ça n’est pas un hasard. Et tout ça laisse entrevoir un avenir radieux. Ce groupe France a de l’avenir. Les Anglais l’ont aussi compris ce dimanche.

Alors d’accord, le XV de la Rose a fini par gagner. Mais dans les têtes, et dans les cœurs, le XV de France a marqué beaucoup plus de points. Bon courage à Fabien Galthié pour faire des choix maintenant. Mais honnêtement, ce genre de problème de riches, ça fait quelques années qu’on rêvait d’en avoir. Alors vivement le prochain tournoi des six Nations !