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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin revient sur la proposition de Vincent Labrune de baisser à 18 le nombre de clubs en Ligue 1. Selon elle, c'est une très bonne idée mais il faudra également d’autres changements pour sortir de la crise.

Vincent Labrune, le nouveau président de la Ligue de Football Professionnel, envisage un retour de la Ligue 1 à 18 clubs. Il s’est exprimé dans le Journal Du Dimanche. Pour Virginie Phulpin, c’est un grand oui, mais il faudra aussi d’autres changements pour sortir de la crise.  

La crise sanitaire, les tribunes aussi vides que les caisses, les défauts de paiement du diffuseur Mediapro et les résultats inquiétants des clubs français en coupe d’Europe… Vincent Labrune n’a pas trop le choix, il est bien obligé d’envisager des réformes. Donc quand il parle de réinventer le modèle du foot français, ça ne peut pas être qu’une posture pour montrer qu’il est arrivé. Oui, il a raison, il faut agir.  

Passer de 20 clubs à 18 en Ligue 1, c’est le serpent de mer. Dès que quelque chose ne tourne pas rond, on ressort cette solution miracle. On a même déjà essayé, entre 1997 et 2002. Ça a réussi aux Bleus, mais ça n’a pas amené les clubs français sur le toit de l’Europe. Virginie Phulpin ne sait donc pas si c’est la solution miracle, mais le fait est qu’il y a trop de matches. Résultat, les clubs se dispersent, les joueurs s’épuisent, se blessent et on se retrouve avec certaines affiches qui n’intéressent personne, à peine ceux qui les jouent.

Si on resserre le championnat, ça permettra aux clubs de se sentir davantage concernés, il y aura plus d’enjeu à chaque match et le niveau peut monter. Ça revient à privilégier la qualité par rapport à la quantité. Et ça ne veut pas dire que l’on se moque de ce qui se passe aux étages inférieurs, au contraire. C’est comme un cercle vertueux, ça doit aussi faire monter le niveau dans les autres divisions.  

Il y a la Ligue 1 à 18, mais il y a besoin d’autres changements. 

Le paradoxe aujourd’hui, c’est qu’il y a trop de matches, mais que peu de gens les voient. L’offre de foot à la télé est trop chère et trop dispersée. Le public ne suit pas à n’importe quel prix, résultat beaucoup passent par le streaming illégal et ça tue le foot français à petit feu.

On pourrait peut-être se pencher sur l’idée de Jean-Michel Aulas. Le président de Lyon voudrait une sorte de Spotify du foot. Il ne sort pas ça de nulle part. Le mode de consommation du sport a changé. On est moins fidèle et on a plus tendance à picorer de ci de là. Donc autant essayer de coller aux attentes des spectateurs.

Et puis on ne fera pas uniquement monter le niveau grâce à un championnat resserré et aux droits télé. Le foot, c’est un jeu, une philosophie. Aujourd’hui, en Ligue 1, on joue pour ne pas perdre. Si les clubs jouaient plutôt pour gagner, ça changerait tout. Vincent Labrune ne peut pas décider tout seul de mettre en place un nouvel état d’esprit. Mais si en parlant de réinventer le modèle du foot, on parle aussi du jeu, ce sera déjà un pas.