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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Le départ annoncé du conseiller spécial Ismaël Emelien n’est pas anodin, une mue s’opère à l’Élysée en même temps que la recherche des solutions politiques à la crise politique.

Si l’on reprend l’album photo des équipes au pouvoir, on arrive dans la période où l’on commence à compter les visages qui ne sont plus là.
Deux ans d’Élysée, ça use énormément.
Au même stade, les équipes de Nicolas Sarkozy changeaient, idem pour celles de François Hollande.
Fatigue, lassitude, divergences parfois et envie de poursuivre son chemin, le départ annoncé d’Ismaël Emelien coche les cases. Certes, on sait que sa mise en cause dans l’affaire Benalla peut inciter à prendre du champs mais il ne faut pas minorer les raisons de fond. Emelien l’enchanteur, le patron des mormons de Macron, l’intello tendance ermite ce n’est pas qu’une légende entretenue savamment c’est aussi un moteur chez ce jeune homme aux convictions de gauche, persuadé qu’il faut rompre avec les codes anciens de la politique et qu’il faut sortir du système tous les plus de 45 ans.

Le problème c’est justement sur ces méthodes à l’ancienne que Macron s’appuie pour relancer son quinquennat. Le président va vers ce système qu’il prétendait rejeter et c’est aussi en cela que le chemin avec son proche conseiller se sépare.

 

Cela confirme que les débats ne sont pas tranchés pour les solutions d’après crise ?

Après les réflexions sur le référendum couplé avec le scrutin des européennes, voilà que certains conseillent au président de ne pas faire de référendum du tout quand d’autres préconisent deux consultations populaires.
Ismaël Emelien va publier un livre sur le progressisme. Est-ce une manière de rappeler à Macron comment revenir dans le chemin de ses promesses ? La question se pose.
Faut-il taxer le capital ? En finir avec les niches fiscales pour les plus riches ? Toutes ces questions agitent les esprits et les couloirs au sommet de l’État.
Quoiqu’il en soit, d’autres départs sont prévus dans le cabinet présidentiel. Un renouvellement des équipes du président est déclenché depuis le début de l’année.

C’est à cela que l’on reconnaît toujours l’acte deux d’un quinquennat, quand les photos des temps triomphants virent au sépia.