Chaque matin, Jean-Rémi Baudot évoque un sujet précis de la vie politique.
Jean-Rémi Baudot remplace Michaël Darmon ce vendredi 2 novembre 2018.
Dans un mois, le mouvement la République en Marche se choisira un nouveau patron. Quel est le casting ?
Pour l’instant, un seul grand candidat s’est déclaré. Il s’agit de Stanislas Guérini, 36 ans et député de Paris, l’un des premiers compagnons de route d’Emmanuel Macron, un ancien strauss-khanien très actif à l’Assemblée sur les questions économiques.
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Un autre candidat est dans les starting-blocks mais ne s’est pas encore déclaré. Il s’agit de Pierre Person, 29 ans et également député de Paris. C’est l’un des fondateurs des Jeunes avec Macron, il était jusqu’à présent le bras droit de Christophe Castaner à la direction du parti.
On se dirige donc vers un duel Guerini / Person. Pas de divergence sur le fond, ce sont deux macronistes pur jus. Mais le défi que l’un ou l’autre devra relever est énorme.
Qu’est-ce que la République en marche aujourd’hui ?
C’est l’illustration parfaite du "et en même temps". Le mouvement revendique 400.000 adhérents et, en même temps, c’est une coquille vide. Les rares équipes sont démobilisées et le mouvement est très peu visible sur le terrain.
On pourrait penser que ce n’est pas important sauf que ça devrait être la quatrième jambe du pouvoir : le président, le gouvernement, le parlement et le parti. La République en Marche devrait être une force de proposition, un relai local de l’action du gouvernement mais également un laboratoire d’idée, c’est pour l’instant raté. Dans un sens c’est normal, En Marche n’a même pas 2,5 ans sauf que le mouvement a la responsabilité de trouver les futurs candidats En Marche, notamment pour les municipales. Aujourd’hui, ce n’est pas gagné.
Dans ce contexte, qui a le plus de chance de gagner ?
Person est "très solide sur le fond", disait un ministre. Il est connecté avec le terrain mais également très légitime parmi les référents En Marche et, eux, peuvent faire basculer le vote.
De son côté, Guerini est largement soutenu en coulisses par les proches du chef de l’État, les conseillers de l’Élysée et certains ministres qui roulent pour lui.
Rappelons néanmoins qu’officiellement, Emmanuel Macron ne s’en occupe pas sauf qu’on imagine mal qu’il n’ait pas une petite idée sur la question.
Guerini et Person, mais où sont les femmes ?
Nulle part pour l’instant. "Elles ont perdu leur flamme", comme dirait Patrick Juvet.
Aucune femme n’est annoncée candidate. Il y a bien eu une tentative de Marlène Schiappa la semaine dernière, la secrétaire d’État était plutôt bien placée mais elle aurait difficilement pu être ministre et chef de parti. Elle s’est donc "débranchée" comme on dit pudiquement dans le milieu politique.
Sauf que, là encore, LREM est en train de louper une attente des militants. Ils ont déjà du renoncer à une femme à la tête de l’Assemblée, puis à la tête du Groupe parlementaire En Marche. Dans les boucles des messageries cryptées des militants (les fameuses boucles Telegram) c’est en train de monter.
Mais à l’heure où l’on se parle, aucun profil féminin ne semble en capacité d’émerger.