Les 100 ans du Territoire de Belfort et la crème de châtaignes

Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction le Territoire de Belfort et l'Ardèche ce dimanche matin. 

Ce matin, on part dans le Grand Est, qui fête les 100 ans du Territoire de Belfort.

Oui, figurez-vous que depuis le conflit franco-prussien de 1870, il n’avait pas de statut administratif. Il a fallu attendre 1922, pour qu’il devienne un département, le 90 ème. Ça en fait un des plus jeunes. Saviez-vous que les départements ont été créés au lendemain de la Révolution française au même moment que la Commune ? Mais c’est aussi l’un des plus petits départements de France. 60 kilomètres de long sur 30 de large. Et cerise sur la gâteau : une cité Vauban comme préfecture ! 

Une citadelle qui a joué un rôle primordial dans la résistance contre les prussiens. Puisque le colonel Denfert Rochereau y a confiné la totalité des habitants de la ville et des environs. Il a tenu le siège 103 jours. Et à l’issue du traité de Francfort pendant 1 an et demi, les alsaciens qui voulaient rester Français, pouvaient venir s’installer dans le territoire de Belfort par exemple ou le pays de Montbeliard.

Si la Citadelle est emblématique, son Lion l'est aussi. On l’a tous en tête.

Un Lion de 11 mètres de haut et de 22 mètres de long. En effet ça ne passe pas inaperçu, surtout en grès rose, celui des Vosges, qui a servi aussi pour la construction de la citadelle et des remparts. La citadelle et le Lion ont été justement élus Monuments préférés des français en 2020. Donc incontournable. Et ce Lion on le doit à ? Réponse avec Florian Bouquet, le président du département : "

"Le colonel Denfert Rochereau a défendu avec beaucoup d'ardeur la place et il a été surnommé le lion de Belfort. Et donc, Auguste Bartholdi, qui était un colmarien très patriote, a fait le choix d'ériger un magnifique lion, très magestieux et de très grande taille, au pied de la Citadelle pour rendre hommage à l'ensemble des résistants de la place de Belfort, lors du siège de 1870-1871."

Bartholdi à qui l’on doit la Statue de la Liberté et Le lion on le retrouve aussi à Paris, justement sur la place Denfert Rochereau

Alors je finis avec le lion : un safari ça vous tente ? Mais en plein Belfort ? L’office du tourisme organise dans la vieille ville une balade très originale : le safari des lions ! et oui Le Lion de Bartholdi a fait des petits : 150 petits lions se cachent dans les architectures de la ville, beaucoup sur les façades. Il n'y a plus qu’à partir à leur recherche, seul ou avec un guide conférencier qui va vous raconter la Grande histoire et les petites histoires de Belfort. Allez du coté du marché Freri, et y a un lion sur la structure Eiffel. 

Et si vous voulez danser au pied du Lion, ce sera possible le 11 mars pour le centenaire sous un grand chapiteau historique et en tenue d’époque.

Le Lion, la mascotte de la ville. Et aux alentours qu’est-ce que vous conseillez ?

Florian Bouquet m’a fait découvrir une balade au fil de l’eau, en suivant la rivière la Savoureuse. Vous partez de sa source, au sommet du Ballon d’Alsace, vous descendez sur le saut de la truite, un très beau site et puis vous faites un stop bucolique sur le site du Malsaucy, la presqu’ile où se tient le festival des Eurockeéennes. Et là, très belle vue sur la ligne bleue des Vosges. Vous y êtes la ?

Une adresse ?

Le grand hôtel du tonneau d’or : mythique, majestueux, tout jaune! Vous dormez avec l’histoire pour 90 euros en moyenne la nuit. Pour un quatre étoiles, c'est pas mal.

Marion Sauveur, vous nous emmenez en Ardèche ce matin. 

Oui puisque la chandeleur c’est mercredi et qui dit chandeleur dit crêpes, qui dit crêpes dit gourmandises à tartiner dessus. Et l’une des meilleures associations avec les crêpes, c’est moi qui vous le dit, c’est la crème de châtaigne. Et la patrie de la châtaigne, c’est bien entendu l'Ardèche. On a trouvé des châtaignes fossilisées de 8 millions d’années dans la région mais c’est à partir du Moyen-âge que l’on a commencé à cultiver le châtaignier. 

Crème de châtaignes, et pas de marrons. 

Les marrons, les fruits du marronniers ne se mangent pas même si on parle de marrons chauds ou parfois de crème de marrons. C’est toujours le fruit du châtaignier qui est cuisiné. Et mieux encore en Ardèche, les châtaignes ont une appellation d’origine protégée (AOP). On réalise donc de la crème de châtaignes à base de châtaignes d’Ardèche AOP comme Michel Grange de La ferme du châtaignier à Lamastre . 

Pour sa crème de châtaignes, il utilise la variété Comballe. Il récupère les châtaignes qui ont des légers défauts. Et la suite, c’est lui qui nous raconte : "On fait cuire les châtaignes, après on les passe dans une tamiseuse pour les réduire en purée. La machine sort en déchets les bouts de peau, les points durs. après on fait une préparation avec du sucre de canne bio : 60% de pulpe de châtaigne, 40% de sucre. On fait cuire, on porte à ébullition, on concentre les sucres. La particularité de la crème de châtaignes c’est qu’elle ne se conserve pas très bien. On fait en plus une pasteurisation. Une fois qu’on a mis en pot, on pasteurise."

Et voici ce que ça donne. Michel Grange propose une large gamme de crèmes de châtaignes comme au café, au cognac, au chocolat ou encore aux écorces d’orange. 

C’est quoi la différence avec une confiture de châtaigne ? 

Dans la confiture, la châtaigne est confite avec du sucre et on retrouve les morceaux. Dans la crème de châtaignes, elle est tamisée donc plus fine en bouche. Cette crème de châtaignes, on peut la tartiner sur du bon pain ou sur les crêpes. Mais on peut la cuisiner également. Si vous faites un gâteau au chocolat, ajoutez un peu de crème de châtaignes, vous le rendrez bien moelleux. 

Et si vous préférez un vrai gâteau à la châtaigne, je vous propose de réaliser un Ardéchois. Pour cette recette on commence par mélanger le sucre avec les œufs, jusqu’à ce qu’ils blanchissent. On ajoute le beurre fondu, la crème de marrons, la farine et la levure. Et on enfourne, à four pas très élevé 150 degrés. 

Si vous passez dans la région Michel Grange et sa femme seront très heureux de vous accueillir dans leur châtaigneraie. N’hésitez pas à aller les voir et à déguster leurs gourmandises !