Le triple anniversaire de Cherbourg et le Comté

Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction ce samedi matin en Normandie et dans le Jura.

Direction de Cherbourg, une des destinations à découvrir cette année car la ville fête un triple anniversaire.

Exactement ! La ville célèbre les 20 ans de la cité de la mer. Cité très active autour d’événements, d’expositions, de rencontres pour permettre à tous, d’accéder à la connaissance de l’océan et surtout de comprendre son importance pour l’avenir des hommes et de la planète. Autre célébration : le 110 ème anniversaire de la disparition du Titanic, qui avait fait escale à Cherbourg, et enfin le 55 ème anniversaire du lancement du 1er sous-marin nucléaire française le Redoutable.

Et où est le Redoutable aujourd’hui ?

Il se trouve au sein de la Cité de la mer. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est imposant avec ses 9.000 tonnes sur la balance. Et on peut monter à bord : c’est le seul sous-marin au monde qui est traité dans une version immersive et qui permet au public de le visiter pendant 1 heure. Ce qu’il y a de fantastique, c’est que vous plongez dans les secrets de la vie des sous-mariniers.

On appelait certains d'entre eux d'ailleurs, les oreilles d’or. Pourquoi ? 

Parce que, ce sont les sous-mariniers qui étaient formés pendant presque 5 ans au centre d’interprétation du son à Toulon. Et eux, ils écoutent la tonalité des bateaux, leur nationalité, leur activité et leur dangerosité. Plus que des oreilles parfaites ce sont des analystes. Ils ont un statut particulier car leur poste est centra et il ils rendent directement des comptes au commandant. Les oreilles du sous-marin sont indispensables puisqu’il est aveugle.

Cette visite elle est très forte. On vit l’enfermement à bord. on n’en sort pas indemne. Et c'est très bien fait car on rentre dans le sous-marin avec l'impression que l’équipage aurait pu le quitter 30 minutes auparavant. Moi je ne pourrais pas en réalité, puisqu'il n'y a plus de repères pendant 70 jours. On comprend à quel point c’est une aventure humaine.

Vous avez une adresse Vanessa pour poser ses valises à la surface cette fois ci ?

Un hotel avec vue sur le port : La Régence, ambiance bristish. L’Hôtel le cercle, un 3 etoiles de charme sur la place de la Mairie. Et sinon coté chambres d’hotes : le manoir de la Fieffe. Une belle demeure du 16 ème siècle sur les hauteurs de Cherbourg. Ils ont aussi un gite, le Gite des Fougères, très élegant dans une ancienne boulangerie toute en pierres.

Marion Sauveur, vous nous emmenez dans le massif du Jura. 

C’est là que l’on fabrique l’un des fromages préférés des Français. Si je vous dis : une meule de 40 kg qui renferme un fromage au lait cru à pâte pressée, une croûte légèrement brune, une pâte de couleur jaune claire à jaune dorée. C’est le comté ! Et justement, nous avons en studio un comté 24 mois. 

La pâte est jaune dorée… parce que c’est un fromage qui a été réalisé avec le lait de vaches qui pâturent dans les prés fleuris… Elles y sont depuis bientôt 1 mois… Et c’est ce qui donne un comté aux arômes fruités. Le comté fabriqué en hiver… quand les vaches dégustent du foin… a une pâte jaune claire. Et l’on fête tout le week-end le retour des vaches dans les pâturages, avec les rendez-vous du comté. Au menu : des dégustations, des randonnées gourmandes, des visites de fermes, de fruitières et de caves d’affinage. 

Comment on fabrique du comté ? 

Il n’existe pas de comté fermier. Un comté fabriqué chez un éleveur de vaches laitières et affiné au même endroit. La filière est organisée différemment : il y a les producteurs de lait, les fromagers qui travaillent dans ce que l’on appelle les fruitières et enfin les affineurs. 3 métiers, chacun son savoir-faire et mais complémentaire. 

Le fromager Nicolas Pianet de la Fruitière de la Vallée du Hérisson à Doucier, on est dans le Jura, travaille avec 14 exploitations laitières. Chaque jour, il transforme 20.000 litres de lait en comté. "Il est collecté dans la nuit. Quelques heures après que ce lait soit réceptionné, on lance la fabrication. Donc c'est très tôt le matin. Du lait jusqu'au pain de caillé il se passe seulement quelques heures : il faut compter 3 heures pour que le fromage se retrouve dans le moule pressé. Après, il faut compter 24 heures pour qu'il soit définitivement pressé et acidifié et qu'on puisse le démouler".

Le comté passe ensuite entre 15 et 30 jours en cave pour une période de pré-affinage… Ce n’est pas encore du comté mais ce qu’on appelle le “fromage en blanc”. Il va devenir comté après avoir passé au moins 4 mois entre les mains des affineurs. 

Et on le cuisine ce comté ? 

Bien sûr, je l’adore en croquettes. Ça dégouline de bonheur ! 

Mais ce week-end, j’avais envie de fraîcheur avec une entrée gourmande : un tiramisu comté-tomates. On commence par réaliser une purée de tomates, c’est un peu tôt avec des tomates fraîches, donc prenez des tomates confites. Coupez-les en dés et faites les revenir avec leur huile quelques minutes à feu doux et un peu de piment d’Espelette et de basilic frais. Ensuite on mixe. 

On mélange du Comté râpé avec du mascarpone, des jaunes d’oeufs et du piment d’Espelette. On ajoute délicatement des blancs d’oeufs en neige. Reste à dresser : au fond du ramequin, on émiette un gressin. Par-dessus : la compotée de tomates et la crème de comté. Pour finir quelques copeaux de comté. Et c’est prêt ! C’est meilleur après 2 heures au frais. Et rendez-vous aujourd’hui à la Fruitière de la Vallée du Hérisson à Doucier pour découvrir comment ils fabriquent le comté !