La Grande Odyssée Savoie Mont Blanc et la carotte

Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction ce dimanche matin dans les Alpes et en Normandie.

Ce matin on part se balader dans le grand nord, mais tout en restant en France dans les Alpes, Vanessa

Exactement, pour suivre un rendez-vous incontournable! La Grande Odyssée Savoie Mont Blanc a commencé le 8 janvier et se terminera jeudi. Cette course existe depuis 2005. C’est devenu le rendez-vous annuel incontournable du chien de traineau en Europe : 12 jours de course, 400 kilomètres, 10 étapes avec 600 chiens et 68 mushers. A l’heure où je vous parle, les coureurs s’apprêtent à traverser la Haute Maurienne Varoise.

Qui participe à cette course ?

Des gens au profil très variés ! On a pu rencontrer l'une des anciennes participante : Delphine Clerot. Elle y a participé il y a deux ans. Avec son compagnon Christophe Caron, ils ont décidé de faire d’autres courses mais ils sont bien occupés avec leurs 97 chiens et l’école que Christophe a créée : Husky Adventure. Cette école est basée à Aussois et Bessans, donc en Haute Maurienne Varoise. Ils proposent plusieurs formules dont le baptême découverte : 30 minutes en étant passager dans l’attelage, pour comprendre le comportement des chiens, voir leur "will to go", entendre leur foulée sur la neige et capter cette relation particulière qui les lie au Musher, et ce qui fait qu’il dirige sans les mains, sans actions physiques, uniquement à la voix. 

Si vous avez envie d’apprendre à conduire l’attelage, il existe des formules d’initiation de deux heures ou des stages de plusieurs jours. C'est très pro et sportif, le moniteur à un diplôme d’état.

Vous disiez que la Grande Odyssée est en haute Maurienne Varoise. On va donc pouvoir les voir passer. 

Oui, aujourd’hui même à Bessans. Bessans qui est labellisée Nordic France, c’est la capitale Nordique des alpes. Bressans fête ses 50 ans cette année. Avec en plus une nouvelle course : l’Odyssée des espoirs. Ces mushers ont entre 12 et 17 ans, et ils vont parcourir 11 kilomètres à travers les magnifiques paysages de la montagne. Ce coin là est magique, très sauvage, au fond de la vallée jusqu’au Val Cenis.

Dans la Nuit de mardi à mercredi les mushers vont même bivouaquer à la belle étoile sur la base polaire du mont Cenis. Pour vous J’ai sélectionné plusieurs adresses que je mettrai sur le site, mais je vous en donne déjà une insolite : Pod Cocon, à 2737 mètres . Petite cabane en bois aménagée à Val Fréjus. L’hébergement insolite le plus haut du monde.

Marion Sauveur, vous nous emmenez aujourd’hui sur le littoral normand. 

Nous allons récolter le deuxième légume le plus consommé en France : la carotte. Pas n’importe quelle carotte : la carotte de la Baie du Mont-Saint-Michel. 

La carotte a toujours poussé en Normandie ? 

Non, même si c’est aujourd’hui, la Normandie est l’une des régions les plus productrices de carottes. Ce légume-racine poussait à l’origine à l’état sauvage, dans ce qui est aujourd’hui l’Afghanistan. Elle était beaucoup plus fine et fibreuse qu’aujourd’hui et n’était pas très appréciée dans l’Antiquité. Il faut attendre le 10ème siècle pour qu’elle soit domestiquée, en Orient. En France, la variété violette est très consommée au Moyen-âge comme plante aromatique. Il faut attendre le 15ème siècle pour que la variété jaune se propage. Avec son goût de plus en plus prononcé, elle devient de plus en plus populaire. On trouve des carotte à peau blanche, jaune, rouge, verte, violette et noire. Ce sont les Hollandais qui vont créer la carotte orange au 16e siècle. 

Depuis une cinquantaine d’années, les carottes poussent dans la baie du Mont Saint Michel. Sur des terres très particulières, comme nous l’explique Grégory Besnard. Il est producteur de légumes sur la commune du Mont Saint Michel et notamment de carottes. 

"La particularité c'est que nous produisons nos carottes dans un polder. Ce sont des terres gagnées sur la mer. Elles sont très profondes puisque ce sont des sédiments qui ont été amenés au fil des siècles par les marées. Pour donner un ordre d'idée, on a 27 mètres de tangue, ce qu'on appelle la tangue, c'est le sol dans lequel on travaille... et qui ont malgré tout une structure très différente d'un coin à l'autre des polders. Il y a des zones plutôt sableuses, d'autres plutôt limoneuses. C'est un terrain très profond qui permet de garder la fraîcheur et d'être très drainant. Ça nous permet de produire des carottes sans irrigation. Les carottes poussent au gré des averses et du soleil".

Et aussi dans un cadre extraordinaire avec une vue magnifique sur le Mont Saint Michel. Il est à 3 kilomètres à vol d’oiseau des carottes de Grégory Besnard.

Et niveau gustatif, elles sont différentes ces carottes du Mont Saint Michel ? 

Elles ont plus de goût que les carottes de garde, celles qui vont être stockées dans les réfrigérateurs en attendant d’être vendues. Les carottes de la Baie restent dans les terres jusqu’à leur consommation. Elles vont aussi garder toutes leurs qualités nutritionnelles. 

Une petite recette de carottes pour ce week-end ? 

Je ne vous propose pas des carottes à la normande, à la crème juste découpées en rondelles. Mais des carottes rôties tout simplement pour garder toutes les saveurs de ces carottes. C’est tout simple. Vous allez roulez vos carottes épluchées dans un mélange d’huiles et d’épices (cumin). Avant de disposer vos carottes dans un plat pour le four. Un peu de miel par-dessus, un fond d’eau. Elles vont cuire tout doucement (45mn à 200 degrés). A la sortie, vous ajoutez un peu de coriandre. Et c’est prêt ! 

A cette heure-ci, vous n’avez peut-être pas envie encore de carottes rôties. Alors vous pouvez vous faire un petit jus d’orange-carottes-gingembre. C’est parfait pour avoir la pêche dès le matin. Là, il vous faut une centrifugeuse.