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Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction l'Eure et le Val de Loire ce samedi matin.

Ce matin, nous partons passer notre week-end avec des crapauds dans le nord de l’Eure, à Poses, près de Louviers Vanessa.

Oui, pour passer un week-end en aidant la biodiversité. Au mois de février, C’est le moment pour le Bufo bufo aussi appeler le crapaud commun, de se reproduire en milieu aquatique. Mais contrairement à la grenouille, il vit en milieu boisé. Pour se rendre sur son lieu de reproduction, il faut qu’il migre mais sans se faire écraser. Un challenge en France.

Pour la petite information, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) installe des bâches sur lesquelles les crapauds rebondissent pour tomber dans des seaux, que vous videz après délicatement dans les mares et étangs. Et bien là, les crapauds du Léry aux endroits où il n’y pas de bâches, vont avoir besoin de vous tous les soirs, la semaine comme le week-end, dès 19h30 - heure à laquelle ils sortent car ils craignent la lumière  pour ne pas se faire écraser. Delphine Paumier, de l’association des Crapauds du Léry vous explique comment ça se déroule : 

"Avec nos lampes frontales, nous faisons des allers-retours pendant une heure, une heure et demie, pour récupérer les crapauds. Sur le nombre de crapauds récupérés, tout va dépendre de l'humidité, de la température. J'ai le souvenir que nous avons ramassé un jour de pluie, plus de 150 crapauds en une seule soirée. Seule contrainte, il faut avoir un gilet fluorescent car cela se passe en bord de route et il faut au moins une lampe frontale pour pouvoir avoir ses deux mains de libres." 

C'est un doublé gagnant pour l'occasion. On fait un geste pour l’environnement et on en profite pour se mettre au vert, où alors ?

Exactement, au bord de l’eau sur les bords de Seine. Ce coin-là je l’aime bien, vous êtes entre Poses et Les Andelys, dans le plus beau bief de la Seine, le bief c’est la portion entre deux écluses. La zone est classée Natura 2000 : des coteaux calcaires, 22 petites îles. Et tout du long des petits villages blottis dans les boucles : Saint Pierre du Vaudray, et Poses qui était une cité batelière. C’était le dernier barrage avant la mer. Il fallait énormément de haleurs vous vous en doutez. Il faut savoir que la seine c’était comme le Rhône, en termes de passage. Et c’est à Poses que les anciens mariniers venaient se "poser" à la retraite.

Mais cette batelerie historique est en train de s’éteindre. Mais il existe une association qui se bat pour la faire vivre, avec un musée de la batelerie dans le bateau : le midway. On apprend plein de choses sur ce monde des mariniers, qu’on appelait Les gens d’abord, d’ailleurs. Et nous, C’étaient les gens d’a terre. On apprendre comme A l’époque il y avait pas la Vhs, ils communiquaient par le biais des écluses. Ils appelaient ca Radio écluse. L’ancêtre de Radio moquette au final. Et il reste le Fauvette, un ancien remorqueur qui est classé monument historique.

Et on peut aller sur l’eau aussi ?

oui en kayak. Il y a une base de Loisirs à Poses, qui a été installée dans les anciennes carrières et puis sinon, Hop à Bicyclette. La véloroute La Seine à vélo Paris- Le Havre passe évidemment par la. 

Une adresse coup de cœur ?

Oui, où on dort les pieds dans l’eau, dans une institution blottie dans une boucle de la seine : l’hostellerie Saint Pierre, un Hôtel de charme, très belle bâtisse et avec une vue splendide des chambres. C’est le lieu idéal à mi-chemin entre Giverny et Rouen pour sillonner la région. Et Marion une bonne table avec de bons produits locaux a base de Pommes, Poires et j’en passe.

Marion Sauveur… vous nous emmenez dans le Val de Loire. 

Oui, à la découverte d’un légume mal-aimé : le salsifis. Le salsifis, c’est quoi ? C’est un légume-racine qui se récolte en ce moment, entre septembre - pour les primeurs - et février-mars. On va manger uniquement sa racine aux saveurs douces et sucrées et la base de son feuillage, qui a un petit goût d’artichaut. 

C’est un légume qui nous vient du bassin méditerranéen à l’origine, où il était récolté à l’état sauvage pour sa plante. Ce n’est qu’aux alentours du XVe siècle que le salsifis est cultivé en potager en Italie avant d’arriver en France. Aujourd’hui, on cultive les salsifis en Picardie et dans cette belle région du Val de Loire. 

Je garde les mauvais souvenirs de salsifis de cantine… 

Ça, c’est parce que vous n’avez pas mangé de salsifis mais son cousin : le scorsonère. C’est ce que nous explique le maraîcher Eric Roy à Saint-Genouph, en Indre-et-Loire. 

"On confond souvent salsifis et scorsonère. c'est des cousins-cousines. Au départ, c'est la même famille de plantes mais ce n'est pas du tout les mêmes espèces. Le scorsonère c'est la racine noire, ce n'est pas le salsifis. Le salsifis c'est la racine beige, et avec beaucoup de radicelles ce qu'on a moins sur le scorcenère noir. ça n'a pas le même goût : le scorsonère aura plus d'amertume que le salsifis. et en plus quand il atteint une taille adulte, il a beaucoup plus de fibres que le salsifis. au point que des fois c'est fibreux, dur comme du bois".

Ne vous faites pas avoir avec les scorsonères. On trouve très peu de "vrais" salsifis. Si vous avez la chance de trouver du salsifis frais, comme chez Eric Roy : achetez-les bien fermes, pas trop longs (15-20 cm maximum). Plus, ils seront fins, plus ils seront tendres. 

Eric Roy propose une livraison de ses légumes et mini légumes d’exception dans toute la France.  Vous pouvez commander via son site.

Comment on le cuisine ce salsifis ? 

Le salsifis, c’est un délice en gratin à la béchamel. Ça, ce sont mes souvenirs d’enfance qui parlent. Mais pour découvrir le véritable goût des salsifis, je vous propose de les cuisiner entiers : glacés. Première chose : on ne l’épluche pas! On le brosse, on garde sa peau et ses radicelles, ça va apporter du croquant en bouche. 

On met les salsifis entiers dans une sauteuse, avec un peu d’eau, du sucre et du beurre. Par-dessus, on plaque une feuille de papier sulfurisé avec un petit trou au centre. On laisse cuire jusqu’à évaporation de l’eau. Une fois que l’eau s’est évaporée, on enlève le papier sulfurisé et on enroule les salsifis dans le sirop beurre-sucre. Avec un couteau, vérifiez bien la cuisson. 

Vous allez avoir des salsifis avec une chair fondante. Et des radicelles craquantes.