Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
La presse écrite serait-elle en "danger de mort" ? Le Parlement Européen doit voter demain sur la rémunération des articles sur Internet.
Pour les défenseurs de la presse, c'est "une question de vie ou de mort".
Quel est le constat ?
Les jeunes et moins jeunes d'ailleurs n'achètent plus de journaux. Après tout, l'information est gratuite sur Internet.
Deuxième choc pour la presse : la publicité est partie sur le web. Aujourd'hui, les annonceurs préfèrent acheter des mots clés pour apparaitre en bonne place sur Google.
Le résultat est qu’en 15 ans, à cause d'Internet, la presse écrite a perdu le tiers de ses lecteurs et les deux tiers de ses recettes publicitaires. Et ça continue chaque année, pour les journaux c'est donc effectivement une question de survie.
Ils demandent donc aux Gafa (c'est à dire essentiellement à Facebook et Google) de les rémunérer dès lors que leurs articles sont consultés sur Facebook et Google, générant ainsi des clics pour leur seul profit.
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Les députés européens doivent voter demain. Est-ce qu'il y a du suspens ? Les députés devraient-ils voter en faveur de cette rémunération pour les journaux ?
Les lobbys s'agitent. Les Gafa (Google, Facebook et Twitter) sont très actifs avec un argument percutant. Internet est, disent-ils, un espace de liberté et de gratuité. Faudra-t-il payer demain dès lors que, dans un texte, on renvoie vers un article de journal ? "Partager du contenu" est, disent-ils, l'un des piliers d'Internet.
Et puis, il y a une autre critique. Si les journaux obtiennent effectivement gain de cause, ils seront dès lors complètement sous la coupe de Google et Facebook qui deviendront, de fait, leurs principales sources de revenus.
Cette affaire montre bien les difficultés de la presse écrite qui n'arrive pas à gagner d'argent sur Internet.
Pourtant, il n'y a pas de fatalité. Dans la musique par exemple, le modèle payant s'est imposé et les artistes (contrairement aux journalistes) arrivent à monétiser leur contenu.