Marches contre les activités de Bayer-Monsanto : les ONG sont-elles les nouveaux "contre-pouvoir" ?

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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Ce week-end ont eu lieu des marches, en France et à l’étranger, pour dénoncer les activités de Bayer-Monsanto. L’entreprise a complétement sous-estimé ce que l’on appelle "le risque de réputation".

Autrefois, les salariés qui travaillent chez Bayer étaient fiers de dire que c'est leur entreprise qui a inventé l'aspirine. Ils sont maintenant conspués parfois jusque dans leur famille, accusés de vendre la mort.
Les visiteurs médicaux estampillés Bayer Monsanto son dans une situation délicate lorsqu’ils viennent proposer leur médicaments pour guerrir.

Les dirigeants de Bayer ont totalement sous-estimée le risque de réputation.
La direction a beau ressortir en boucle toutes ses études scientifiques qui affirment que "bien utilisé, le glyphosate est sûr et non cancérigène".
Cette excuse est totalement inaudible. Ce dimanche, partout, dans le monde et notamment à Paris, Lyon ou Bordeaux, mais aussi en Allemagne, en Suisse, au Portugal, en Inde ou aux États-Unis, il y avait des marches citoyennes contre Bayer Monsanto.

Pourquoi l'entreprise n'a-t-elle pas vu venir ce risque pour sa réputation ?

Bayer Monsanto a sous-estimé le rôle désormais déterminant de l'opinion publique et surtout des ONG qui sont devenus de vrais contre-pouvoir. On le voit sur le glyphosate.
On le voit également pour tout ce qui est bien-être animal. C'est sous l'influence d'ONG, que les grandes enseignes ont arrêté de vendre des œufs issus d'élevage en batterie.
Dernier succès en daté : la société bretonne Henaff (N°1 français des pâtés et rillettes) qui s'engage sur le bien-être animal. L’entreprise a promis la Mise en liberté de 100% des truies "en maternité", un arrêt de la castration des porcelets, de l'ablation de la queue et du meulage des dents.
L’objectif de ces annonces est simple, éviter les campagnes de Boycott.

Mais les ONG sont désormais influentes dans tous les secteurs comme l’alimentation, les cosmétiques, l’énergie, le transport ou les émissions de C02.
Il est là le contre-pouvoir. D'ailleurs, le Medef (le patronat) est pleinement conscient de cette évolution et reconnait travailler de moins avec le syndicats de salariés type CGT ou Force Ouvrière et de plus en plus avec les ONG dont l'influence est déterminante.

 

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