Chaque jour, Anne-Laure Jumet fait un point sur l'économie.
Anne-Laure Jumet remplace Axel de Tarlé du 22 au 26 octobre 2018.
Les salaires des grands patrons ont flambé l'an dernier.
Ils ont bondi de 14% en 2017, selon une étude du cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest. En moyenne, les patrons du CAC 40 ont touché sur l'année un peu plus de cinq millions d'euros chacun, ce qui revient à percevoir 135 fois le salaire brut moyen. Un seuil qui n'avait pas été franchi depuis 10 ans.
On observe la même tendance pour les patrons des 120 premiers groupes côtés avec une rémunération moyenne de 3,8 millions d'euros, un plus haut historique.
Dans le détail, la palme revient au patron de Dassault Systems, Bernard Charles, avec une rémunération de 24,6 millions d'euros selon les calculs de Proxinvest (15,8 millions d'euros selon l'entreprise).
Carlos Ghosn est lui troisième, avec une rémunération de 13 millions d’euros pour ses fonctions chez Renault et Nissan.
Comment explique-t-on ces records ?
Par l'embellie économique et la hausse des marchés boursiers en 2017.
Mais pour Proxinvest qui a passé au crible ces rémunérations, les augmentations de salaires sont trop importantes par rapport à la création de valeur pour les actionnaires. Et même dans une majorité des cas, souligne ce cabinet, les rémunérations sont déconnectées de la performance boursière de l'entreprise.
Et dans quelle situation se trouvent les salariés ?
Ils ne sont pas augmenté au même rythme !
Les patrons du CAC 40 ont ainsi vu leur rémunération progresser deux fois plus vite que celle de leurs salariés. Ce qui pose, selon Proxinvest, un problème de "cohésion sociale".
Alors il y a quand même des moyens de réguler tout cela et là on pense notamment à la pression de l’opinion et des politiques, quand la rémunération est jugée trop élevée, voire illégitime. C’est ce qui arrivé récemment au patron de Carrefour, Georges Plassat, qui a du abandonner sa prime de non-concurrence de près de quatre millions d'euros.
Et puis, ça ne va pas changer la donne mais il y a quand même un mouvement vers plus de transparence. On l’a vu pendant le débat à l’Assemblée sur la loi Pacte, avec cet amendement qui oblige les entreprises cotées à publier les écarts de rémunérations entre le dirigeant et ses salariés.