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Chaque jour, Anne-Laure Jumet fait un point sur l'économie.

Anne-Laure Jumet remplace Axel de Tarlé ce lundi 10 juin 2019.

Qui dit lundi de Pentecôte dit journée de solidarité (15e du nom).
Une journée décidée après la canicule de 2003. Les salariés donnent une journée de travail pour financer la dépendance. Mais ça n'est plus nécessairement le lundi de Pentecôte. Depuis plus de 10 ans, les entreprises ont le choix.

Beaucoup de salariés peuvent donc profiter de ce week-end de trois jours. La règle imposant de travailler le lundi de Pentecôte n'a tenu que quatre ans. Les industriels du tourisme (qui avaient dénoncé une réforme coûteuse pour leur chiffre d’affaires) ont fini par avoir gain de cause. Depuis c'est donc à la carte.
La plupart des entreprises ont décidé de supprimer un jour de congé ou de RTT, d'autres ont réparti cette journée de travail non payée sur toute l'année.
D'autres encore, plus rares, ont payé elles-mêmes les sommes dues, sans rien demander à leurs salariés.

Ça va rapporter combien cette année ?

Près de trois milliards d'euros. Un peu plus de 2 milliards d'euros grâce à cette journée travaillée mais non payée et à cela s’ajoute près de 800 millions d’euros collectés auprès des retraités. Depuis six ans, les retraités imposables contribuent aussi au financement de la dépendance, via un prélèvement sur leurs pensions.
Ces sommes vont financer les soins dans les maisons de retraite ou encore les allocations versées aux personnes dépendantes. Cela permet aussi de financer des prestations et des actions pour les personnes handicapées.

Mais est-ce que ça va suffire pour les années à venir ?

Non et c'est bien le problème, les besoins vont rapidement être plus importants. Selon les projections, le nombre des plus de 85 ans va tripler en 2050. D’ailleurs sans attendre cette échéance, certains professionnels du secteur juge déjà qu’on atteint un point de rupture.
Alors l'État est à la recherche de nouvelles ressources. La piste d'une deuxième journée de solidarité a été un temps évoquée avant d'être écartée par Emmanuel Macron. Le chef de l’État a mis sur la table un autre scénario : l'allongement de la durée du travail et donc de la durée de cotisations pour avoir une retraite à taux plein. Un dossier potentiellement explosif, dont on attend encore les détails