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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il s'intéresse aux solutions proposées pour aider les jeunes à traverser la crise sanitaires et à celles qui n'ont pas été évoquées mais qui pourraient soulager toute une génération.

Est-ce que, dans cette crise, on a tout essayé pour aider les jeunes ?

Non, pas tout, parce que plusieurs débats ont été interdits ou en tout cas tués dans l’œuf. Et comme toujours, ce sont les solutions les plus simplistes qui ont fait l’actualité.

Les plus simplistes ? 

Par exemple, cette idée de donner à tous les jeunes 500 euros par mois pendant huit mois. C’est une proposition de François Hollande, bien dans la tradition d’une politique dépensière et déresponsabilisante. Il y a évidemment des jeunes qui, privés de petits boulots, sont dans une situation de très grande précarité à la fois pour financer leurs études et même pour vivre. Les indicateurs à ce sujet sont clairs. Il y a, pour ceux-là, un vrai danger. Mais faut-il donner une allocation à tous ? À ceux qui vivent chez un parent ou sont logés par la famille ? À ceux qui sont en fin de scolarité, à quelques mois seulement de chercher du boulot ? Que les repas universitaires soient ramenés à un euro, c’est essentiel, mais installer une politique d’assistanat généralisé, c’est faire comme si la France ne croulait pas déjà sous les dettes.

Il y a des débats interdits, lesquels ?

Tous ceux qui tournent autour du retour à la liberté. On se souvient de ceux qui se disaient au début de la crise sanitaire : "on prive les jeunes de liberté pour sauver les plus âgés, ces victimes désignées du Covid". Même si c’est politiquement incorrect de le dire, c’est factuellement exact. Sauf que plutôt que d’enfermer tout le monde, il existe aujourd’hui des outils pour protéger les personnes les plus âgées, outils qui n’existaient pas il y a un an.

Vous pensez au vaccin ?

Bien sûr. Dès lors que les personnes âgées seront protégées, pourquoi ne pas commencer à rendre progressivement leur liberté à ceux qui sont les moins menacés par les formes graves de la maladie, les jeunes ? Pourquoi ne pas réserver le confinement aux personnes les plus âgées qui n’auraient pas voulu du vaccin ? On objectera que cette discrimination est contraire au principe d’égalité, sauf que ces tranches d’âge-là ont aujourd’hui un accès prioritaire au bouclier sanitaire que constitue le vaccin, pas les autres Français. Là aussi, il y a une inégalité, même si elle est provisoire.

Autre débat escamoté, celui sur le passeport sanitaire. Pourquoi ne pas l’accorder aux populations qui sont déjà vaccinées et qui ne craignent plus l’infection ? Les Français les moins âgés pourraient alors reprendre une vie un peu plus normale, sans crainte de contaminer les anciens. Une vie plus libre, ce qui vaut, au passage, toutes les thérapies contre les angoisses liées à l’isolement. La liberté pour aider les plus fragiles, c’est vraiment une bonne mesure sanitaire.